400 jeunes extraits des gares routières sont en formation pour devenir de véritables transporteurs. C’est la première vague de « gnambolos » que le ministre des transports a décidé de sortir de l’informel pour, dit-il, prendre le phénomène « à bras le corps ».
L’offensive contre ces auxiliaires des transports présentés comme la face visible du racket et de la violence dans le milieu du transport routier en Côte d’Ivoire devrait prendre forme en 2015, selon le ministre Gaoussou qui soumettait à l’examen des parlementaires le projet de loi d’orientation du transport intérieur (routier, ferroviaire et fluvial). C’était le lundi 17 novembre.
« Permettez-moi de ne pas dévoiler ce qu’il y a à faire, car c’est un domaine très sensible où on a besoin de travailler avec sérénité », a-t-il répondu au souhait d’Acturoutes d’en savoir plus sur sa stratégie.
Ces futurs transporteurs doivent à terme être au volant de leurs propres véhicules, a-t-on appris.
Des «rois» appelés «gnambolos»
L’émissaire du gouvernement avait plusieurs fois été interpellé par ses interlocuteurs sur le désordre qui perdure dans le transport urbain et face auquel la loi semble n’avoir aucune emprise. Gares anarchiques, véhicules branlant, chauffeurs grossiers, tant dans leurs tenues que dans leur langage...ayant fait du transport urbain un fourre-t-out. Au-dessus de toutes ces tares, le règne des « gnambolos » sonne comme un défi lancé aux autorités.
A l’origine, sollicités pour aider les transporteurs à faire le plein de passagers des gbakas et taxis, ces rabatteurs recrutés dans la tranche de 14 à 20 ans ont fini par donner une propension à leur activité au point de revendiquer de force une quote-part sur les recettes des transporteurs. Une main d’œuvre très dynamique que les syndicats ont vite récupérée à leur profit pour faire appliquer sur le terrain « la loi du plus fort ».
Trouver des solutions concertées avec les transporteurs
Des professionnels du secteur d’activités affirment que la moitié du chantier d’organisation du transport routier sera accomplie une fois que ces « gnambolos » auront été déguerpis. Mais comment obtenir cette omelette sans casser les œufs ? C’est à ce casse-tête que ce consacre le ministre Gaoussou Touré, plus favorable à une démarche « étape par étape » qu’à une guerre frontale contre cette classe d’acteurs du transport routier.
« Pour nous, il faut créer la transparence dans le secteur notamment dans les gares où les gnambolos agissent. C’est un problème important. Le gouvernement prendra des dispositions pour qu’en semble avec les acteurs ont puisse trouver des solutions », assure-t-il.
Le texte de la loi d’orientation vise en certains de ses points à recadrer l’élan de professionnalisation entamé sous la houlette de M. Gaoussou Touré. Il se veut une réponse à un cadre institutionnel, juridique et structurel qui n’a pas su faire sa mue et s’adapter suite aux différentes crises qu’a connues la Côte d’Ivoire ».
Il prévoit notamment la mise en place d’une Autorité de régulation du transport intérieur, des conditions strictes de création et d’exploitation de gares routières, des critères d'accès aux différentes catégories de professions de transporteurs et des sanctions pénales pour toute violation des règles édictées.
Par Célestin KOUADIO