Le trafic lagunaire à Abidjan ne sera plus comme avant. L’Etat va y activer le levier de la libéralisation en vue d’ouvrir les perspectives pour des opérateurs privés désirant investir dans l’activité de transport.
C’est l’un des volets de la politique globale de réaménagement des transports dans la capitale économique ivoirienne adoptée par le gouvernement dont le chef, Kablan Duncan, a donné un aperçu jeudi face aux journalistes.
« Abidjan dispose d’un plan d’eau extraordinaire, il faut l’utiliser au mieux a laissé entendre M. Kablan Duncan.
L’exploitation à bon escient de ce potentiel a depuis longtemps été présentée comme une issue pour les déplacements des populations abidjanaises confrontées aux nombreux bouchons sur les voies. Le ministre des transports Gaoussou Touré favorable à l’essor d’un transport multimodal ne cesse d’expliquer dans son programme que le développement du trafic lagunaire s’impose de fait avec les grands chantiers routiers en cours: 3e pont, échangeurs du boulevard VGE et de la Riviera II etc, annonçant de nombreuses perturbations sur le trafic routier.
Une telle perspective ne serait pas sans conséquence sur la configuration actuelle de l’exploitation de la lagune détenue en quasi monopole par la SOTRA, abstraction faite des pinasses artisanales qui font la navette entre Yopougon, Plateau et Treichville dans des conditions sécuritaires pas toujours rassurantes.
M. Duncan explique que « le ministre des transports a proposé au gouvernement qu’on lève le monopole de la SOTRA dans l’exploitation du trafic lagunaire ».
Des sociétés privées sont prêtes à installer 50 quais sur l’étendue lagunaire qui sillonne six communes sur les dix que compte la ville d’Abidjan, apprend-on.
La SOTRA dispose de quatre gares lagunaires et une dizaine de bateaux-bus qui ne sont pas toujours à la hauteur des attentes du nombre grandissant d’usagers. Et un projet de construction d’une cinquième gare lagunaire à Yopougon-Niangon initiée par l’ancienne Direction de l’entreprise et facturée à plus d’un milliard de FCFA est finalement tombé à l’eau.
Célestin KOUADIO