Abidjan est sous les eaux. Plus de deux semaines que dure le calvaire pour les habitants et les usagers de la route. La Société d’exploitation et de développement aéroportuaire, aéronautique et météorologique (SODEXAM) prévient qu’on en a encore pour plusieurs autres semaines arrosées.
Que deviendront alors les résidents des quartiers déjà inondés par les eaux à Cocody, à Koumassi et à Attecoubé ? Que faire pour éviter le pire qui s’est déjà produit avec morts d’hommes ?
La réponse ne présage rien de joyeux. Pourtant, ce sont les populations elles-mêmes qui détiennent les clés d’une sortie à cette calamité. Le cas de la rue Princesse à Yopougon en est un exemple patent.
Cette voie stratégique sert à rallier le boulevard principal et le boulevard de l’Institut des aveugles. Les habitants de la commune savent à quel point ces deux boulevards sont importants. Mais la rue Princesse avait pour avantage de séparer le quartier Wassakara des cités naissantes comme la Selmer et la Cité SIB.
Malheureusement, elle a été happée par le business des maquis et boites de nuit qui ont occupé le trottoir et même la chaussée. Aujourd’hui tous les caniveaux ont été volontairement remblayés afin de gagner de l’espace des réalisations en béton. Les eaux de pluie désormais prisonnières de grand étang occupent l’espace et inondent alors tout ce qui s’oppose à leur passage.
S’ils sont les plus à plaindre dans cette situation, les résidents du quartier n’en sont pas moins coupables. Plusieurs d’entre eux sont les acteurs ou partenaires de ces commerces aux abords de la route. Ils peuvent considérer les eaux comme la monnaie qui leur est payée.
L’impuissance des autorités
Mais il y a dans cette situation désastreuse une attitude insultante des autorités. Comment comprendre que rien de grand n’est fait depuis les premières pluies, alors que nous sommes en plein dans l’opération «Grand ménage» ? Cette opération initiée par le ministère de l’environnement était censée faire prendre conscience aux ménages qu’un environnement assaini garanti le bien-être. Elle devait donc débuter et prendre fin dans ces zones à risques par une réouverture des canaux d’évacuation d’eau et une mise en demeure des occupants anarchiques des voies.
Au lieu de cela, on assiste à des cérémonies pompeuses d’autorité tenant négligemment un balai, peut-être pour narguer le peuple, mais sûrement pour masquer les incompétences.
Célestin KOUADIO
c.kouadio@acturoutes.info