C’est (re)parti pour une nouvelle opération de lutte contre l’insalubrité à Abidjan. Cette fois, il s’agit d’établir un stade de « zéro déchet plastique » sur les grandes artères du District.
Une opération de plus
Le ministère de la salubrité urbaine, initiateur de l’opération à travers l’Agence nationale de salubrité urbaine (ANASUR) bénéficiera dans ce projet de l’appui de l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (ENSOA). 150 éléments de cette école militaire doivent occuper le boulevard Giscard d’Estaing et sur l’axe Port Bouet, carrefour akwaba - Grand Bassam, apprend-on.
La ministre Anne Ouloto démontre ainsi son attachement au recours à la force, tant que cela est nécessaire pour mettre de l’ordre sur les boulevards et avenues.
Elle en avait fait son principal atout dans les premières années de son passage audit ministère. C’était entre 2010 et 2012. Mais a-t-elle encore les mêmes ressources pour impreigner la poigne qui lui avait valu le redoutable surnom de « Maman buldozer » ?
Echec et impuissance de l'Etat
Revenue en janvier 2016, la ministre a du se rendre compte que les acquis de ses premières opératons quelles ques soient les variantes de déclinaison se sont effrités et que c’est dans les rues que s’exprime de la façon la plus triviale l’inconstance de l’Etat et son incapacité à maintenir dans la durée les décisions prises au plus haut niveau.
Les rues déguerpies ont été vite recolonisées à Yopougon comme à Adjamé par des occupants dont la témérité ne connait aucun fléchissement. Les véhicules aux plaques d’immatriculations banalisées ou fantaisistes et les engins aux vitres teintées continuent de débouler sur les bouevard au nez des forces de sécurité alors qu’une décision avait mis en demeure les propriétaires de ces engins de les retier de la circulation.
Le ministre de l’Intérieur s’était même risqué en 2013 à chasser tous les vendeurs ambulants des grandes artères au prétexte que derrière leurs activités se pose un véritable « problème de sécurité ». Que vaut une décision quand elle ne s’adosse à aucune action pour le suivi?
Les sachets plastiques, officiellement interdits depuis novembre 2014, inondent toujours les voies publiques. Ironie du sort, toutes les places utilisées par les partis politiques lors de la dernière campagne électorale présentaient l’image de dépotoirs de sachets plastiques transparents utilisés pour la vente d’eau. Même après cette période, les rassemblements pour la célébration de la réélection du Président Ouattara affichaient cette image du retour du sachet plastique. Comme si l’Etat s’était lui-même renié.
Que des militaires soient aujord’hui réquisitionnés pour deux mois en vue de débarrasser nos rues des sachets plastiques peut laisser croire que l’heure est grave vu les échecs de toutes les autres actions. Mais il s’en échappe une situation risible proche de l’anecdote du cultivateur qui s’asseoit sur une ecorce de bananier et qui s’étonne d’avoir le postérieur mouillé.
Célestin KOUADIO
c.kouadio@acturoutes.info