Abobo. Moins de 3 mois après leur livraison au trafic, des voies bitumées à Abobo-Té subissent le coup des activités de commerçants situés aux alentours, laissant craindre que les gros investissements et l’ardeur des travailleurs sur le chantier tombent finalement à l’eau. Le constat a été fait ce mardi par une équipe conduite par de superviseurs du Projet de renaissance d’infrastructures urbaines (PRICI) dans la cadre de la réception provisoire desdites voies.
Les axes concernent 1,7km de voie bitumée entre le Centre de santé communautaire d’Abobo-Té et la voie du marché sous-quartier d’une part, et la voie reliant la station-service Petro-Ivoire et le carrefour Samaké en passant par le cimetière du village, d’autre part. Un ensemble de 3,3km de voie bitumée facturé à 1,8 milliard et exécuté en 8 mois par l’entreprise ENSBTP.
A l’extrémité du premier tronçon, non loin de la polyclinique d’Abobo, un dépôt de boisson se sert de la chaussée et des trottoirs comme un parking pour le chargement des camions. Sur le bitume encore frais, des impacts d’huile dégoulinant du moteur prennent du volume. Les poids lourds stationnés exercent une pression qui risque à la longue d’agresser le revêtement de la voie.
Au carrefour Samaké, même spectacle. Là, c’est un grossiste de matériaux de construction qui squatte une partie de la voie. Feuilles de tôles, balles de fers à béton, véhicules poids-lourds obstruent la voie.
Consternée par le décor, M. Guey Gilbert, représentant l’Ageroute lors de la visite des ouvrages a ouvertement appelé la mairie d’Abobo mettre de l’ordre. « Nous attirons votre attention pour que des dispositions soient prises pour résoudre ce problème. C’est le rôle de la mairie », a-t-il lancé à l’endroit du service technique de la mairie.
« Si rien n’est fait, on aura que nos larmes pour pleurer », a quant à lui averti M. Djamala Mathieu de la Direction des marchés publics (DMP) lors de la visite des ouvrages. « Il faudrait imaginer une structure de revêtement adaptée à ce genre d’occupation », convient-il, en instant sur l’impuissance de la mairie à faire déguerpir ces opérateurs économiques gênants.
Outre les occupants anarchiques, les responsables de ENSBTP ont souligné les ‘incompatibilités » techniques entre le réseau d’assainissement installé à proximité du marché et celui définit par le plan du bitumage, entrainant des travaux supplémentaires pour y remédier.
Par Célestin KOUADIO
c.kouadio@acturoutes.info