Les choses se sont accélérées les trois derniers mois dans le secteur du transport aérien en Côte d’Ivoire, si bien que des langues jurent d’une certification à la norme TSA (Transport Secutity Administration) de l’aéroport d’Abidjan, avant la fin de l’année, dans l’hypothèse la plus pessimiste.
Car, dans l’administration des transports en général et des services aériens en particuliers, l’optimisme quant à l’obtention d’autorisation de vols directs entre la Côte d’Ivoire et les Etats-Unis est la chose la mieux partagée.
Les agents ont encore à l’esprit l’adoption par l’Assemblée nationale, le 16 octobre 2014, de 8 projets de lois portant sur la sûreté et la sécurité dans l’aviation civile et le décollage effectif, depuis le 15 novembre 2014, des vols domestiques d’Air Côte d’Ivoire à l’intérieur du pays, notamment vers les villes de Bouaké, Korhogo et San Pedro.
Ces perspectives prometteuses sont complétées par des efforts accentués en vue de doter la plateforme aéroportuaire de moyens conformes aux normes standards pour optimiser le confort et la sécurité des usagers.
29 milliards ont ainsi été investis dans les 15 dernières années pour la modernisation des infrastructures. Les 5 prochaines années vont nécessiter une enveloppe globale de 32 milliards pour des travaux et aménagements.
Le DG de Aeria (entreprise concessionnaire de l’aéroport), Gilles Darriau, répète qu’il faut « encore beaucoup d’investissement pour faire retrouver à l’aéroport sa place de leader le niveau de trafic qu’elle avait en 1999 ». A cette époque, Abidjan avait enregistré 1, 25 millions de voyageurs.
Le bilan de 2014 est de 1,3 million. De quoi rêver d’une dimension mondiale pour l’aéroport et ouvrir grandes les portes de la certification américaine.
Des compagnies américaines intéressées par Abidjan
Dans le starting-block, une compagnie aérienne s’apprête à ouvrir une ligne directe entre Abidjan et New York. Elle viendra enrichir l’éventail assez vaste des liaisons offertes par 25 compagnies présentes à Abidjan. Vu la taille du trafic aérien aux Etats-Unis, soit 185,4 millions de voyageurs en 2013, la connexion directe avec cette destination constitue une opportunité de croissance du commerce et du tourisme pour la Côte d’Ivoire.
Conscient de cet enjeu, l’aéroport d’Abidjan a ouvert ses portes à l’ambassadeur des Etats Unis, le 24 janvier 2015, pour lui présenter le Centre directeur des opérations d’urgence (CDOU). Une centrale ultra-moderne disposant d’écrans de vidéo-surveillance et d’une salle pour un négociateur pour parer à toutes les situations: attaque terroriste, détournement d’avion ou prise d’otages. Plus qu’un détail pour l’administration américaine.
Selon le ministre des transports, Gaoussou Touré, les derniers audits de l’OACI et de l’UEMOA sont largement concluants avec une moyenne de 78% en sûreté et 64% en sécurité. Mais il faut, dit-il, « aller plus loin ».
Au sortir de la visite guidée, le diplomate Terrence MC Culley a dit être « très impressionné ». «J’encourage les autorités américaines à accorder la certification à l’aéroport d’Abidjan. J’espère que les experts de l’aviation civile attendus pour de prochaines inspection seront du même avis», a-t-il assuré.
Même s'il refuse de s'aventurer sur le terrain des dates pour le verdict des autorités américaines, le ministre Gaoussou Touré a bien conscience que le compte à rebours est enclenché.