Les populations illégalement installées aux alentours de l’aéroport d’Abidjan sis dans la commune de Port-Bouët ont jusqu’à lundi 20 janvier pour plier bagages. L’Etat a décidé de reprendre possession d’une emprise dont elle détient la propriété, en vue de renforcer les conditions de sécurité sur la plateforme aéroportuaire.
«Cette opération n’est guidée contre personne. Il n’est pas question d’une expropriation car l’Etat est le seul détenteur de ce périmètre. Il faut qu’il le préserve afin de le mettre en valeur pour des projets qu’il nourrit», a expliqué mercredi Ahmed Diomandé, Directeur du cabinet du ministre des transports, en faisant allusion au projet dit «Aérocité» qui vise la réalisation d’un vaste complexe immobilier et commercial sur 37 000 hectares.
La première étape de cette opération sera la délimitation d’un périmètre de sécurité de 200m à partir de la clôture de l’aéroport. Cette zone sera ensuite sécurisée, à partir de la semaine suivante, par la pose de barbelées.
Enfin, une dernière phase interviendra en mars avec le dégagement des zones à forte densité d’habitation.
«Les populations concernées sont informées depuis plusieurs mois qu’elles sont dans une situation illicite. Nous aurions dû passer à l’acte depuis octobre, mais nous avons préféré ne pas casser l'atmosphère des fêtes de fin d'année. Le gouvernement n’est pas sans cœur», a-t-il rectifié.
Pour en témoigner, M. Diomandé révèle qu’un projet coordonné avec les mairies de Port-Bouet et de Grand-Bassam ainsi que le ministère de la construction permettra de trouver des points de recasement pour les populations déguerpis. Ces dernières n'apprécient pas la décision et considèrent qu'elles sont le bouc-émissaire suite à un fait maleuheureux à l'aéroport.
En effet, si le gouvernement s’est engagé à prendre le taureau par le cornes, c’est parce qu’il a été secoué par l’intrusion et le décès d’un passager clandestin dans le train d’atterrissage d’un vol d’Air France au départ d’Abidjan.
L’incident a jeté un soupçon d’insécurité sur l’aéroport d’Abidjan. Un doute vite balayé par le Directeur général de l’Autorité nationale de l’aviation civile (ANAC), Silué Sinaly qui affirme qu’Abidjan est un aéroport sûr, «le meilleur en Afrique de l’ouest en matière de sécurité».
Au titre des mesures conservatoires immédiates, l’aéroport s’est doté de deux camions munis de projecteurs à même d’éclairer les alentours des avions.
La clôture de l’aéroport sera consolidée par le renforcement du rempart des barbelés et l’installation d’un système de détecteur de mouvement et de présence humaine.
Célestin KOUADIO
c.kouadio@acturoutes.info