A partir du 1er février 2014, les usagers devront débourser une contribution financière pour le passage sur l’autoroute Abidjan-Yamoussoukro. Ceci constitue la mise en œuvre du péage qui comporte une phase de test dès le 15 janvier, en attendant la fixation des tarifs par le gouvernement.
Telle est le chronogramme défini par le mémorandum ayant sanctionné trois jours d’échanges entre les transporteurs et le Fonds d’entretien routier (FER) sur le péage et le pesage, et rendu public ce lundi à Cocody-II Plateaux.
Le test à blanc va consister à mettre l’usager dans une situation réelle d’oblitération du ticket de péage, sauf qu’il ne paie rien. Une phase nécessaire pour éduquer les automobilistes à ce geste inhabituel sur le réseau routier ivoirien. Pour le FER, concessionnaire de l’exploitation et de l’entretien de l’autoroute, cette étape permettra de débusquer les failles et autres subtilités de ce système.
« Les choses se feront provisoirement au poste à péage d’Attingué. Celui de Singrobo distant de 100km, est prévu pour compléter la flotte et sera prêt fin mars 2014 », selon le Directeur de la commercialisation des routes, Jean-Philippe Kouamé.
La Direction du FER qui attend une adhésion participative et inclusive ce processus de commercialisation de la route va initier une phase de sensibilisation du 2 au 28 janvier, de sorte que, comme la souligné le Directeur général, Fofana Siandou, « personne ne soit exclu ».
« On attend les tarifs… »
Les transporteurs ont, de leur côté, affirmé leur forte adhésion à la politique de commercialisation des routes voulue par le gouvernement tout en souhaitant que la fixation de la grille tarifaire du péage tiennent compte des réalités de la corporation.
«Tout le monde sait que les transporteurs ont subi des pertes pendant la période de crise. Il y a aussi les difficultés d’accès au crédit auprès des banques et les questions liées aux tracasseries routières », a expliqué Diaby Ibrahima du Haut conseil du patronat des entreprises de transport routier (HCPETR-CI).
A l’ouverture du séminaire, Touré Almamy, président du Groupement d’intérêt économique (GIE) des propriétaires de véhicules de transport avait indiqué que le prix du péage est la clé de tout ce processus qui vise à faire de la route un service marchand. « Il ne faut pas que le transporteur soit le seul maillon à supporter tous les frais d’entretien de la route », a-t-il averti en s’adressant à Acturoutes.
La décision du gouvernement tant attendue est fonction des objectifs financiers. Mais elle ne saurait se faire dans un schéma isolé, c’et-à-dire sans tenir compte de l’environnement sous-régional.
Le président de la Confédération des syndicats des conducteurs routiers d’Afrique de l’ouest (CSCRAO), Koné Vaffi a souhaité justement que le prix du péage soit aligné sur ceux déjà pratiqués dans la sous-région : au Mali, au Sénégal, au Bénin…
Le pesage à partir du 1er juillet 2014
Ces inquiétudes ne se posent pas au niveau du pesage pour lequel tous ont convenu d’un ticket de 2000 FCFA par passage et par camion sur le pont bascule. Cette contribution est destinée à l’entretien du matériel, apprend-on. Les transporteurs ont conscience qu’une moindre panne sur l’instrument de contrôle de la charge à l’essieu est une porte ouverte au racket.
Les amendes varient de 4000 FCFA par tonne de surcharge pour les véhicules de transport de marchandises en transit national, à 11 000 FCFA par tonne pour les poids-lourds en transit international.
Contrairement au péage qui a une dimension nationale, le péage est une mesure communautaire puisqu’adossé au Règlement 14 de l’UEMOA concernant le contrôle de la charge à l’essieu.
Les premiers pesages sont prévus le 1er juillet 2014, après une phase de sensibilisation et d’information, bien entendu.
Célestin KOUADIO