Ouvriers en grève ici ce mardi matin sur le chantier du 3ème Pont côté riviera (ph W) -
- Abidjan le 08 Octobre 2013 © koaci.com – Depuis hier les ouvriers du chantier du troisième pont, dénommé Pont Henri Konan Bédié observent un arrêt de travail. Koaci.com a fait ce constat ce mardi avec l’attroupement des ouvriers à l’entrée du chantier de la Riviera Golf, au lieu d’être à leur poste.
Selon des informations recueillies sur place, les 800 ouvriers ayant décidé de mettre un temps d’arrêt revendiquent une valorisation salariale et un meilleur traitement de la part de leurs supérieurs qui souvent les traiteraient, selon eux, tels des animaux.
«Nous travaillons pour des salaires de misères. Cela n’empêche pas nos patrons de nous faire des prélèvements chaque fin de mois, » a déclaré un ouvrier rencontré sur le chantier dont nous tairons l’identité de peur qu’il perde son emploi, vu que ces pratiques seraient courantes sur le chantier.
Dans leurs revendications, les ouvriers du troisième pont dénoncent le non reversement des primes dues aux heures supplémentaires.
«Nous travaillons à longueur de journée, nos heures supplémentaires ne sont jamais prises en compte par notre employeur. Cette grève vient à point nommé. Nous voulons que le président ivoirien soit informé des souffrances que nous vivons sur le chantier, » a ajouté ce dernier.
Pour mieux abuser des 800 personnes qui se débrouillent en ce moment sur le site de la Riviera Golf, situé par ailleurs à quelques mêtres de la résidence du chef de l'Etat, ils seraient interdits de se regrouper en syndicat pour revendiquer ce qui fait notamment l'objet de leur grève du jour.
Un fait a par ailleurs attiré notre attention, à travers les explications des grévistes, nous avons remarqué qu’ils subissaient nombre d'injustices.
Comment comprendre que des ouvriers qui ne sont pas embauchés et qui sont liés à leurs employeurs par des contrats de trois mois renouvelables autant de fois qu’ils le souhaitent soient soumis à des prélèvements sociaux de type CNPS ?
Koaci.com a constaté ces anomalies sur les bulletins de salaire de certains ouvriers. Plusieurs autres ont également été découvertes sur d’autres bulletins.
Des primes de retraite également prélevées sur les revenus des manœuvres pour des raisons à cette heure ignorées.
«Nous sommes fatigués de ces injustices. Si notre mouvement doit durer un an, nous lâcherons pas prise, » ont indiqué nos interlocuteurs.
Dans le souci de l’équilibre de l’information, nous avons tenté de rentrer en contact avec la direction pour avoir sa version des faits, nous avons été repoussés par des agents de la police nationale qui assuraient la garde de l’entrée du chantier.
«Les responsables de l’entreprise sont en pourparlers avec des représentants des ouvriers. Ils ne peuvent pas vous recevoir, » a déclaré l’agent de la police qui nous a reçu.
Malheureusement nous ferons le pied de grue sur le chantier de 10 heures à 15 heures sans rentrer en contact avec la direction, puisque jusqu’à ce que nous quittions les lieux, la rencontre entre les représentants des ouvriers et la direction se poursuivait toujours.
Quand nous quittions le site la plus part des ouvriers regagnaient leurs domicile. Certainement qu’ils reprendront le travail si un consensus est trouvé entre les deux parties, restera alors à savoir lequel...
Wassimagnon