L’épave de l’avion de la compagnie aérienne Air Algérie, disparu jeudi matin entre Ouagadougou et Alger avec 116 personnes à bord dont 51 Français, a été localisée près de Gossi dans le nord du Mali.
Un communiqué de la présidence française a confirmé ce vendredi 25 juillet 2014 la découverte de l’avion, l’appareil ayant été « clairement identifié malgré son état désintégré » au sud-ouest de Gao, non loin de la frontière du Burkina Faso. La France a envoyé un détachement militaire sur place pour « sécuriser le site et recueillir de premiers éléments d’information ». Le général burkinabé Gilbert Diendiéré, qui avait donné l’information hier soir, a de son côté annoncé l’envoi d’hommes sur place avec l’accord du gouvernement du Mali, précisant que des « morceaux d’avion éparpillés et calcinés » avaient été retrouvés.
Le contact avec le McDonnell-Douglas MD83 opéré par Swiftair pour le compte de la compagnie nationale algérienne avait été perdu environ 50 minutes après son décollage de l’aéroport de Ouagadougou, à 1h17 jeudi matin. Les pilotes avaient demandé à 1h48 de modifier leur trajectoire en raison d’orages. Le contrôle aérien du Burkina Faso a indiqué avoir « transféré » peu après le vol AH5017 à son homologue de Niamey au Niger, qui contrôle l’espace aérien dans cette région, mais une source anonyme de ce dernier a nié avoir été en contact avec l’équipage. Aucun appel de détresse n’a été émis.
Aucune hypothèse n’est à écarter sur les causes du crash, a rappelé hier le ministre français des Affaires étrangères. Mais la thèse d’un missile, populaire depuis le crash de Malaysia Airlines dans l’est de l’Ukraine la semaine dernière, est généralement écartée par les experts militaires, selon qui les rebelles touaregs ou islamistes sévissant dans la région ne disposent pas de l’équipement nécessaire. Les conditions météo, une panne technique, une bombe ou une tentative de détournement restent autant de pistes qui seront exploitées par les enquêteurs.
Deux des 110 passagers étaient toujours non identifiés ce vendredi matin, le bilan du crash par nationalité s’établissant ainsi : 51 Français, 24 Burkinabés, huit Libanais, six Algériens, les six membres d’équipage espagnols, cinq Canadiens, quatre Allemands, deux Luxembourgeois , un Belge, un Camerounais, un Egyptien, un Malien, un Nigérien, un Ukrainien, un Roumain et un Suisse. La Direction générale de l’aviation civile française a mis en place une cellule de crise, une cellule de réponse téléphonique au sein du centre de crise du ministère des Affaires étrangères étant joignable au +33 1 43 17 56 46.
Le MD83 pris en wet lease par Air Algérie avait été déclaré « vraiment en bon état » selon la DGAC, suite à une visite de maintenance à Marseille en début de semaine. Swiftair a connu au total cinq accidents depuis 1977, dont deux ayant entrainé la mort de huit personnes. Pour Air Algérie, le dernier crash important remonte à 2003, quand un 737-200 s’était écrasé peu après le décollage à Tamanrasset suite à une panne de réacteur, tuant 102 des 103 personnes à bord. Son dernier accident mortel remonte à 2006 avec la perte d’un avion cargo Lockheed L100 en Italie (3 morts).