Depuis le 31 octobre, le Canada a suspendu la délivrance de visas aux ressortissants des pays d’Afrique de l’Ouest touchés par l’Ebola. Pourtant, selon le dernier bilan de l'OMS, le virus est en net recule. Et de toutes les façons, la communauté internationale est d'accord sur le fait que la fermeture des frontières ne constitue pas un remède efficace contre la maladie. Bien au contraire.
Ottawa explique cette mesure par le souci de « prévention de la transmission et de la propagation de la maladie à virus Ebola ». Ainsi toutes les personnes ayant « vécu ou voyagé ou transité par un de ces pays au cours des trois mois précédant la date de réception de la demande », sont frappées par cette restriction.
Jusqu’à ce jour, la seule menace directe d’entrée du virus sur le territoire canadien réside dans les cas détectés chez le voisin, les Etats-Unis. Neuf personnes en tout ont été soignées pour Ebola en territoire américain, dont huit ont survécu. Le dernier a quitté mardi l’hôpital de New York où il était hospitalisé. La seule personne décédée était un Libérien, hospitalisé à Dallas en octobre.
Dans des circonstances identiques, le Sénégal a refusé de fermé ses frontières terrestres avec le Mali qui a enregistré un cas d’Ebola à Kayes, ville frontalière. A ce jour, le pays compte 3 morts dus au virus.
Deux blocs de pays se présentent désormais dans la gestion des déplacements des populations en raison de l’Ebola. Ceux qui ont opté pour le blocus face aux voyageurs en provenance des pays touchés, d’une part. L’Australie, la Corée du Nord, sont à la tête de cette liste, suivis du Kenya et de l’Afrique du Sud dans un degré moindre.
Ouvrez les frontières!
D’autre part, un certain nombre d’Etats militent pour une flexibilité des possibilités de mouvement des populations tous en renforçant les moyens de contrôle des nouveaux arrivants. La Côte d’Ivoire peut être classée dans cette catégorie vu qu’elle a repris le trafic aérien avec les pays touchés après une période de suspension. Le gouvernement a ouvert des couloirs humanitaires pour ces pays en attendant la réouverture des frontières terrestres. Malgré des cas identifiés récemment sur le territoire, les Etats-Unis n’ont pas imposé de restrictions d’entrée.
Cette attitude tolérante est encouragée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’ONU qui ont dénoncé l’isolement « inhumain » des populations affectées par l’épidémie. La Directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, considère d’ailleurs que la fermeture des frontières n'empêcherait pas la propagation du virus Ebola. Car la question de savoir comment se soigner et se nourrir sans possibilité de déplacement reste sans réponse.
L'épidémie désormais ralentie
Avec plus de 5000 morts, selon le dernier bilan de l’OMS, l’Ebola connait un frein dans son expansion tant en Guinée qu’au Liberia où la présidente a annoncé jeudi la fin de l’état d’urgence. « Mais la guerre contre le virus n’est pas terminée », a précisé Mme Johnson Sirleaf. Une amélioration de la situation épidémique liée aux efforts déployés à l’échelle mondiale même si, selon le patron de l’Onu Ban ki-moon, il y avait toujours d'importants besoins en matière de financements, d'équipements et de personnel médical.
109 kilomètres de voies à bitumer. C’est à titre indicatif, l’un des chantiers en cours dans les villages des sous-préfectures de Bingerville, de Songon et d’Anyama, et dont l’exécution est confiée au District d’Abidjan.
Ces travaux concernent à tout point de vue la réalisation de nouvelles routes et des interventions de réhabilitation. Ils sont inclus dans un vaste programme d’amélioration des infrastructures de base estimé à 53 milliards et initié par le Président de la République, Alassane Ouattara. Le sujet était au centre d’une rencontre tenue mercredi, entre le gouverneur, Mambé Beugré et les chefs des 93 villages atchans et akyés du District d’Abidjan,
Selon M. Mambé, 5 priorités ont été définies par le Chef de l’Etat, sur lesquelles le District va agir. Il s'agit, en plus des infrastructures routières, de l'eau, de l'électricité, de l'assainissement, des écoles primaires.
Dans ce cadre, 36 bâtiments, 108 classes, et une dizaine de logements de maîtres sont en phase de réhabilitation ainsi que 20 logements de maîtres, 1 préau, 3 cantines en construction.
« C'est une nouvelle vie qui va commencer » pour les populations des villages atchans et akyés d’Abidjan, s’est réjoui Mambé Beugré.
En guise de réponse, le doyen Firmin Ahouné et Ernest N'Koumo Mobio, respectivement ancien maire de la commune du Plateau et ancien maire d’Abidjan, ont salué l’attention que porte le Président Ouattara à l’égard des populations. Ils ont promis jouer leur partition pour accompagner ces perspectives heureuses.
Par Célestin KOUADIO