Essai auto - Renault Twizy
321 auto
Posté le: 26 mars 2012
Etrange oiseau : à mi-chemin entre scooter et petite voiture, avec les limites d'usage liées à un moteur électrique. Mais au volant du Twizy, subitement, la ville paraît plus agréable.
Moteur électrique. 17 ch.
Disponible mi-avril
Dès 7 690 euros
A chaque arrêt, c'est l'attroupement : questions, photos, intérêt, sympathie. Ce n'est pas la garantie d'un succès : à son époque, l'Avantime avait été semblablement accueilli. Mais une condition nécessaire : s'il était passé inaperçu, le Twizy aurait pu replier ses belles portes à ouverture verticale en même temps que ses espoirs d'apporter une nouvelle solution au problème de la mobilité urbaine.
L'adhésion spontanée qu'il provoque ne répond pas au problème de fond : à quoi sert le Twizy ? A priori, il aura du mal à séduire les scootéristes : deux fois plus cher (7 690 euros) qu'un 125 cc, trop large pour se faufiler entre deux files dans le trafic.
Même muni de portes (590 euros en option), il n'attirera pas spontanément les automobilistes, avec son tarif de petite citadine pour un moindre usage : pas d'accès aux autoroutes, 100 km d'autonomie avant extinction des batteries, pas de vitres latérales, coffre ou chauffage. Enfin, comme tout véhicule électrique, il impose à son propriétaire de disposer d'un garage pour procéder à sa recharge.
Voilà pour les défauts, ou plutôt les limites résultant du concept du Twizy.
Maintenant, ses atouts. Long de 2,34 m, il se gare là où même une Smart (2,70 m) a renoncé. Sa vitesse de pointe (80 km/h) et son excellent comportement routier (pas de roulis malgré ses voies étroites) lui permettent de sortir des murs de la ville.
La qualité de son châssis tubulaire signé Renault Sport et sa sécurité passive (airbag, cellule de protection, ceinture quatre points) sont sans égales chez les quadricycles motorisés, autrement dit les « voiturettes », catégorie administrative dont il ressort. Il est vertueux : silence, pas de pollution.
Coûte peu à l'usage : 50 euros de location mensuelle des batteries. Enfin et surtout, il emmène son propriétaire dans une surprenante relation de connivence : le sentiment d'être en avance sur son temps, de défendre une cause, d'avoir quitté le morne troupeau des automobilistes englués dans la ville.
Zéro pollution, zéro bonus !
Le Twizy est un quadricycle motorisé. A ce titre, il n'est pas éligible à la prime écologique de 5 000 euros réservée aux voitures électriques. Fort bien, mais quelle est la prime attribuée aux quadricycles motorisés électriques ? Il n'y en a pas.
Les autorités publiques n'avaient pas prévu ce cas. Renault a tenté de les sensibiliser. A ce jour, sans succès : les administrations font rarement preuve d'audace en période électorale. Dommage. Une prime de 500 à 1 000 euros aurait à la fois rendu un juste hommage à ses vertus écologiques, et modifié son équation économique.
Car, problème récurrent des véhicules électriques, le prix des batteries pèse sur la facture du Twizy. Entre la finition Color et les options (portes, toit vitré, kit mains libres), l'addition grimpe vite à 9 500 euros.
Conclusion
Le véhicule rêvé pour une société de livraison rapide en ville. Nul besoin de publicité : un numéro de téléphone sur ses portières et la sympathie qu'il suscite feront affluer les clients.
Une version décapotable ferait un malheur à Saint-Tropez. Hors ces cas précis, qui a besoin d'un Twizy ? En vérité, personne. Mais il faut l'essayer pour comprendre. Ça ne s'explique pas. Ça se vit : entre Twizy et son conducteur, le courant passe.
Par Xavier Chimits