Chez Dacia, on est à l'écoute de la clientèle. Pour faire évoluer le Duster, la marque roumaine a tendu l'oreille pour savoir ce qu'il fallait changer. Le style plaisait toujours, l'habitacle et le niveau d'équipement moins. C'est donc à ce niveau qu'il y a surtout du nouveau. Mais on en trouve aussi sous le capot.
Cela vous fait souvent sourire quand un constructeur utilise le mot « Nouveau » avec un véhicule qui semble à peine retouché. Il est vrai que quand, d'un premier abord, on ne voit pas bien ce qui change, on trouve l'expression exagérée. Mais le plus intéressant se trouve parfois ailleurs. C'est le cas avec le « Nouveau » Duster.
A l'extérieur, quasiment rien ne change. Les représentants de la marque roumaine l'expliquent de manière simple : il n'y en avait pas besoin. Le design de l'auto plait et il l'un des premiers critères d'achat, juste derrière (bien évidemment) le prix. Quand on met côte à côte le restylé et l'original, on voit tout juste les changements. Ceux-ci se concentrent au niveau des phares et de la calandre qui adoptent de nouveaux habillages, donnant un côté plus chic à l'auto. Pour le reste, c'est de la broutille : un fond des feux légèrement revu, une nouvelle canule d'échappement chromée ou encore des barres de toit siglées. Histoire de renforcer le côté baroudeur de l'auto.
Ce n'est donc pas à l'extérieur que ce Duster est « nouveau ». Mais plutôt à l'intérieur. On sent bien que, même si Dacia reste low-cost, la marque a évolué depuis la naissance de son premier SUV. On l'a vu avec ses derniers modèles, comme la Sandero 2, ce n'est pas parce qu'on fait moins cher qu'on doit faire rustique. Dacia a bien vu que ses clients, même s'ils cherchaient une auto peu onéreuse, se tournaient essentiellement vers les versions les plus huppées.
Un intérieur plus typé 4x4
La planche de bord a donc été revue de fond en comble, pour se faire plus valorisante, avec quelques touches de chrome. L'idée a été de proposer un tableau qui inspirait davantage la robustesse, bien dans l'esprit 4x4. On a quelque chose de plus géométrique, avec par exemple une console centrale encadrée par deux éléments verticaux. Mais si ce que l'on voit devant change, ce qui est derrière ne bouge pas. L'architecture de la première planche de bord a été conservée pour des questions de coûts, ce qui explique que certains éléments sont plutôt mal placés, un souci pour l'ergonomie.
La remarque vaut surtout pour l'écran tactile du GPS MEDIA Nav, vraiment placé trop bas. Il faut sans cesse quitter la route des yeux pour voir les infos relatives à son trajet. En revanche, bon point pour la simplicité et la lisibilité du système. Quelques commandes sont à des emplacements déroutants, comme la molette pour les rétros électriques, sous le frein à main. Mais petite amélioration : les boutons des lève-vitres migrent dans les portières.
Dacia est fier d'annoncer 3 litres de rangement en plus au niveau de la planche de bord. Ce n'est pas un luxe, car la boîte à gants est minuscule ! Preuve qu'il n'y a pas de petit progrès, le roumain est aussi tout content d'annoncer l'arrivée d'un affichage de la température extérieure ! C'était une demande de la clientèle... et principalement des femmes. Côté habitabilité, pas de changement. Il y a de la place à l'arrière et dans le coffre. La malle annonce un volume de 475 dm3. Pour ouvrir le hayon, on se retrouve face à un traditionnel bouton poussoir avec serrure.
Un nouveau 1.2 TCe 125 ch agréable
Chose pas banale pour un essai de ce type, on a choisi de mettre en avant un essence, pour une raison simple : le Duster inaugure une version inédite du bloc 1.2 TCe de 125 ch. Un moteur qui nous a séduit par ses performances, le poids contenu de l'engin aidant. Avec ce quatre cylindres, l'auto se fait vive, bien aidée par l'étagement court des rapports et des verrouillages francs. Dommage que la boîte accroche un peu. Côté comportement, le Duster est sécurisant. Il suit la cadence sans trop souffrir, sauf sur route humide où il peut glisser en virage. Mais rien de bien inquiétant, l'ESP veille au grain. Sur le sec, aucun souci, même à vive allure. La direction déroute un peu. Plutôt collante à basse vitesse, elle manque de précision passé les 90 km/h. Côté suspensions, le Duster se fait plutôt ferme. Il passe avec brio le test du dos d'âne oublié, que l'on prend alors un peu vite ! Dommage qu'il répercute souvent les irrégularités de la chaussée sur route.
Il faut être honnête : l'auto se vendra en majorité avec des blocs diesel, surtout le 1.5 dCi de 110 ch que l'on a donc aussi pris en main. Un bloc énergique, qui autorise de bonnes relances. La boîte est tout aussi bien étagée et accroche même moins. Par rapport à l'ancien modèle, le niveau sonore est en baisse grâce à une meilleure isolation du compartiment moteur. Et cela s'entend ! Le bourdonnement typique du gazole se fait bien moins présent.
Le Duster a aussi tenu à nous prouver qu'il est un vrai 4x4, avec un système (facturé 2000 euros) offrant le choix entre trois modes de fonctionnement : 2 roues motrices, Auto (4x4 lors des besoins) et Lock (4x4 permanent). Grâce à une garde au sol de 21 cm et de bons angles d'attaque et de fuite, le Duster est à l'aise en hors piste. L'auto est très bien aidée par une boîte de vitesses au premier rapport très court. Il est aisé de redémarrer dans une forte pente.
L'excellente surprise avec ce Duster restylé, c'est qu'il fait mieux et en propose plus pour le même prix. Tous les modèles sont désormais équipés de série de l'ESP et la version d'accès gagne des airbags latéraux. Mais comme toujours, ce sont les versions huppées qui séduiront le plus, surtout le haut de gamme Prestige qui inclut de série l'aide au stationnement, le GPS ou encore le régulateur de vitesse !
Pour conclure, on peut dire que le Duster n'est pas une auto parfaite mais on oublie très rapidement ses petits défauts en découvrant son prix canon qui fait de lui un champion du rapport tarif/prestations. On ne peut que conseiller l'achat de ce véhicule à ceux qui cherchent une auto familiale polyvalente au dessin sympa.