Est-ce le prix du bus moins cher?
Nord-Sud
Posté le: 06 août 2011
L’innommable accident du bus 19 de la Sotra qui a fait plusieurs victimes, hier, soulève de nombreuses interrogations. En attendant les vraies raisons de ce drame, est-ce que les défaillances techniques de l’autobus 19, de marque Tata (fabrication indienne) ne sont-elles pas mises en cause ? C’est vrai que pour des raisons économiques, le transporteur abidjanais a opté pour ce type de véhicules qui coûte nettement moins cher. Puisqu’une Tata est rendue au port d’Abidjan, à 30 millions de Fcfa contre 130 millions de Fcfa pour un autobus européen neuf. Mais, les derniers évènements remettent au goût du jour la qualité de ces autobus. Si les techniciens de la Sotra estiment que ces véhicules sont très hauts, résistants à l’eau, simples à utiliser et faciles d’entretien, force est de reconnaître que les problèmes de freinages ont toujours été une préoccupation pour les usagers. Les nombreux bruits qu’ils provoquent, paniquent, souvent, les occupants. Certains techniciens restent convaincus que si le bus 19 avait de bons freins, le pire n’allait pas arriver. Chose gravissime, pendant qu’on retirait des corps de la lagune, un second accident avec un autre autobus Tata s’est produit à Adjamé. Le conducteur n’a pas pu maîtriser le mastodonte à l’arrêt demandé (pharmacie Reboul) par les clients. Alors que le véhicule affolé dévalait une pente. «J’ai des problèmes de freins», a lancé le chauffeur à l’endroit des occupants, témoigne un passager. Après quoi, l’autobus dans sa course est allé percuter un autre bus (Mercedès iranien), provoquant ainsi des carambolages. D’ailleurs, les experts de la Sotra reconnaissent que les freins des Tata ont été surdimensionnés par leurs partenaires indiens. «Ils les ont tellement rendus puissants que dès que vous effleurez la pédale, toute la puissance de freinage se dégage. C’est ce qui provoque le bruit. Les usagers ont peur, croyant que le frein peut lâcher. Nous sommes en train de corriger cela en procédant à la substitution des garnitures», avaient-ils annoncé. Pour eux, les faiblesses qui ont été détectées, ont permis à l’entreprise d’affiner le cahier de charges des véhicules qui sont destinés à l’exploitation urbaine. D’autant plus que c’est le gouvernement indien qui a financé l’acquisition de ces véhicules à travers un prêt d’un montant de 12 milliards Fcfa sur 20 ans avec un différé de 5 ans et un taux de 1,75%. Avec ces défauts de qualités qui persistent, la Sotra ne doit-elle pas retourner à ses anciennes amours, c’est-à -dire les autobus Renault (type français) ? Même si ces véhicules européens sont bourrés d’électronique et ont une suspension très souple, ils paraissent les mieux performants et adaptés.
Toutefois, à en croire le directeur central des opérations de la Sotra qui s’est exprimé hier sur les antennes de Tci, l’accident du pont Houphouet n’est pas dû à une défaillance technique. « Nous avons eu quelques témoins à l’intérieur du bus qui nous ont dit qu’il y a eu une queue de poisson faite par un wôrô wôrô. Ensuite, l’autobus a cogné un véhicule avant de terminer sa course dans la lagune. Je constate que ce n’est pas une défaillance technique, mais une défaillance du conducteur-Sotra », a-t-il soutenu.
Par Cissé Cheick Ely