Président de l’association des moto-taxis de Béoumi depuis 2009, Koné Siaka, dit Désert, s’indigne des fausses informations qui ont semé mort et désolation à Béoumi du 15 au 16 mai 2019. Dans cet entretien, qu’il nous a accordé, samedi 08 juin 2019, le leader des chauffeurs de moto-taxi situe les responsabilités et appelle la justice à frapper fort.
Vous êtes le chef des chauffeurs de moto-taxis de Béoumi. Une altercation entre un chauffeur de ‘’Massa’’ et un de vos camarades a dégénéré en affrontements inter-communautaires. Que savez-vous de cette crise ?
Bien avant de répondre à cette question, je voudrais dire que les moto-taxis ont débuté leurs activités ici à Béoumi en 2003 à la faveur de la crise. Au début, je n’étais pas un acteur de ce milieu. J’étais plutôt chauffeur de ‘’Dina’’ (mini-car de transport en commun de 18 places). C’est à la suite d’une panne du véhicule que je conduisais que je suis devenu chauffeur de moto-taxi. Et, c’est en 2009 que j’ai été désigné unanimement président. Il faut savoir que notre association comprend, si je m’en tiens au dernier recensement de la mairie, 210 membres dont une soixantaine de jeunes malinké. Mes camarades chauffeurs de la communauté baoulé-godè sont les plus nombreux. Ils constituent le gros lot du contingent. Soit 139 chauffeurs. Le reste, ce sont des jeunes Ouans de Kounahiri. Entre nous, les rapports sont cordiaux. Il y a une parfaite harmonie. Je gère par exemple 3 gares où les chauffeurs sont mélangés et cohabitent sans problème. Il n’y a pas typiquement une gare baoulé et une autre dioula. Non ! Il y a un parfait mélange. Nous avons la première gare au carrefour du lycée. La seconde est logée à la grande gare routière de la ville et la dernière est située au marché en face de la pharmacie. C’est d’ailleurs, le chef de cette gare, Konan Dénis, un jeune originaire de Safouèdan qui m’a alerté au moment de la bagarre entre chauffeurs Massa et moto-taxi. Ce qui était un fait banal pour moi.