Fluidité routière / Fako Koné peut- il réussir à l’OIC?
Le Journal de l'Economie
Posté le: 22 août 2011
Le nouveau patron de l’Office ivoirien des chargeurs a été élu à l’unanimité par les actionnaires le 17 août dernier. Reste à savoir si Fako Koné est en mesure de pacifier une société fort affectée par une crise qui dure depuis 20 ans.
Les actionnaires ne s’y sont pas trompés. Qu’ils soient proches du camp Yaya Dembelé- Bley Anondo, ou de celui de Bakayoko Abdoul Dramane, c’est à l’unanimité qu’ils ont porté leur choix sur Koné Fako, comme nouveau PCA. Une sorte de fumée blanche qui s’est dégagée, ce mercredi 17 août 2011 du 14e étage de l’immeuble Postel 2001, sanctionnant la médiation initiée par le ministre des Transports Gaoussou Touré, depuis le samedi 14 août. Dans une société aujourd’hui sclérosée par la division de ses dirigeants, laquelle s’est traduit, au sein de l’entreprise en l’érection de clans, la personne de Fako Koné, considérée comme neutre, est rapidement apparue à toutes les parties engagées comme l’homme de la dernière chance. Celui qui doit ramener la paix à la maison. La tâche, comme on le présume, ne sera pas aisée. Déjà, au moment où Gaoussou Touré, initiateur de l’assemblée générale extraordinaire qui a vu le plébiscite de ce Capitaine de Vaisseau Major à la retraite (65 ans), prenait attache avec les différentes parties, l’ancien PCA Michel Bley Anondo s’était vivement opposé à cette procédure. Aujourd’hui, celle-ci est arrivée à son terme et le nouveau PCA devrait logiquement trouver sur son chemin son prédécesseur. Fako Koné arrive aussi au moment où celui qui a longtemps assuré la direction de l’OIC en tant qu’administrateur provisoire (Bakayoko Abdoul Dramane) est mis en cause par la justice saisie par ses détracteurs. Outre les questions essentielles à la survie de la société, laquelle devrait davantage, consacrer ses forces à la réalisation de ses missions, la nouvelle équipe devra forcément composer avec ces facteurs aussi bien endogènes qu’exogènes et briser le mur de glace qui s’est érigé entre les différentes parties.
Qui est Fako KONÉ
Au-delà des critiques qui fusent déjà sur la supposée accointance entre le ministre des Transports et ce natif de Koronougou, dans la sous Préfecture de Bako avec qui il partage le même département d’origine (Odiénné), Fako Koné a gagné la sympathie des 12 grands actionnaires de l’OIC grâce à sa solide formation académique et à sa riche expérience dans le monde du transport en général et du transport maritime en particulier. En effet, après un BAC C avec une spécialité en mathématiques et en sciences physiques, en 1968, il intègre en 1970, l’École Navale française de Brest après admission au concours direct. Brillant officier de marine, il exercera de nombreuses fonctions dans le domaine maritime : commandant de la marine nationale ivoirienne de 1983 à 1988, Directeur Général de la société ivoirienne de transport maritime (SITRAM), une société d’état, de 1988 à 1994.
Fako KONÉ a été, en outre, conseiller technique/mer du ministre de la Défense ivoirien de 1995 à 1997, Attaché de Défense près l’ambassade de Côte d’ivoire en France de 1997 à 2002. Il est aussi diplômé du Defence Language Institute de San Antonio au Texas, du Naval Ward College des Etats-Unis à Newport (Rhodes Island), de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN) en France, et du Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques (CEDS) de Paris. C’est donc une tête pleine qui hérite de cette patate chaude qui semble ne jamais vouloir refroidir.
Par Jean-Louis GBANGBO