L'international de football de Montpellier (L1) Mbaye Niang, 19 ans, a été condamné lundi à 18 mois de prison avec sursis euros et 700 euros d'amende par le tribunal correctionnel après un accident au volant d'une Ferrari avec délit de fuite, blessures involontaires, mise en danger et conduite sans permis.
La cour a annulé le permis de l'international espoir avec interdiction de le repasser pendant trois ans et attribué près de 12.700 euros de dommages et intérêts, dont certains en provisions.
"Il faut vous sortir du cocon du club", a lancé le procureur de la République, Patrick Bottero, constatant "l'immaturité de Niang" qui n'a pas "su maitriser son nouveau jouet".
"Il ne faut pas céder à la justice spectacle", a plaidé son défenseur Luc Abratkiewicz qui a rappelé que son client "a 19 ans", "a reconnu et assumé" et va indemniser les victimes.
Onze personnes se sont portées partie civile pour cet accident dont l'auteur, selon leur avocat, François Lafont, se croyait "dans un jeu vidéo".
Le 2 février, vers 14h45, l'international espoir, sortant d'un restaurant, était parti à très grande vitesse vers le centre d'entraînement au volant d'une Ferrari rouge qui lui avait été prêtée.
Niang, dont le permis avait été retiré en mai 2013, avait accroché quatre véhicules dès le début de son parcours. Il avait aussi effectué un tête à queue avant de repartir.
-'J'ai paniqué'-
Toujours à grande vitesse, Niang avait poursuivi sa course folle. Il avait slalomé entre des voitures, en touchant certaines, brûlé un feu, avant de finir dans un arbre avec "un choc extrêmement violent", selon le président du tribunal Paul Baudoin. "J'ai eu un moment de folie", a plaidé le joueur. "De stupidité", a complété son avocat.
""Il a fait looping", a raconté un témoin", a poursuivi le président, admettant que la formule était "peut-être exagérée".
Le joueur avait pris la fuite, nié les faits puis les avaient reconnus quatre jours plus tard en garde à vue.
"Vous avez mis un certain temps à reconnaître que vous conduisiez", a constaté le magistrat, déplorant qu'il ait tout organisé pour trouver quelqu'un pour assumer à sa place.
"J'ai paniqué", s'est défendu le footballeur.
En revanche, Niang est resté sans défense face aux questions pressentes du président sur le fait qu'il roulait habituellement sans permis.
"Faut-il vous mettre en prison pour que vous ne rouliez plus puisqu'il ne sert à rien de vous retirer votre permis?", a-t-il demandé.
Le procureur avait requis 170 heures de travaux d'intérêt général contre Niang "à réaliser dans les six mois", c'est-à -dire avant qu'il ne quitte Montpellier, l'annulation du permis pour six mois et plusieurs amendes pour un total de 330 euros.
En outre, le tribunal a infligé une peine de trois mois de prison avec sursis à Mohamed Ramadani, 30 ans, pour dénonciation calomnieuse. Il avait affirmé dans un premier temps être l'auteur de l'accident.
Prêté début janvier par l'AC Milan lors du mercato hivernal, l'international espoir qui a inscrit trois buts en L1 depuis son arrivée à Montpellier a constitué une véritable bouffée d'oxygène pour le club héraultais. Écarté pendant deux matches par l'entraîneur Rolland Courbis en guise de punition, Niang a été à nouveau titularisé samedi contre Ajaccio (victoire de Montpellier 2-0) et a effectué une passe décisive.
Niang avait été l'un des cinq joueurs -avec Wissam Ben Yedder, Antoine Griezmann, Chris Mavinga et Yann M'Vila- qui ont été suspendus par la Fédération française de football pour une sortie nocturne en boîte de nuit à Paris entre deux matchs de l'équipe de France Espoirs en 2012. La suspension de Mbaye Niang avait pris fin le 31 décembre 2013.
Par Rémy ZAKA