Le péage du droit de passage au poste d’Attingué, sur l’autoroute du nord, au nord d’Abidjan, réduit considérablement les recettes des transporteurs. Ces derniers estiment que l’Etat reste sourd à leurs propositions de réduction du tarif du droit de passage. Pour se faire entendre, ils envisagent de faire une grève, avec le soutien des consommateurs, en arrêtant de transporter les populations. Ils ont pris cette décision, lors d’une concertation, le vendredi 1er août dernier, au siège de l’Union générale des consommateurs de Côte d’Ivoire (Ugcci), à Yopougon Andokoi,.
Selon le Groupement de gestion des acteurs et auxiliaires de transport de Côte d’Ivoire (2G.2A.T-CI), le transporteur d’un mini-car de 31 places au plus, qui utilise la route à péage quatre fois dans la journée ( deux aller et deux retour) à raison de 2500 Fcfa par passage au poste d’Atingué, doit débourser 300000 Fcfa par mois. Soit 3,6 millions Fcfa l’année. Pour les cars et camions bennes qui font la même rotation journalière à raison de 3700 Fcfa par passage, ce sont 450000 Fcfa que le transporteur doit débourser par mois. Soit 5,4 millions FCFA par an. Pour un gros camion dont le propriétaire paie 5000 Fcfa par passage pour la même rotation, ce sont 600000 Fcfa mensuels qui sont payés. Soit 7,2 millions Fcfa de frais par an.
Le président du 2G.2A.T-CI, Dao Seydou, a révélé que les transporteurs, avec le péage routier, font difficilement recette. «Les transporteurs qui utilisent l’autoroute du nord, avec un mini car de moins de 25 places, ont abandonné leurs activités, faute de recette», précise-t-il. Et d’ajouter : «Nos revendications n’ont rien à voir avec la politique. Nous sommes plutôt préoccupés par la rentabilité de notre activité».
Il a rappelé que les transporteurs devaient faire une grève, le 4 août 2014, pour revendiquer la cherté du péage routier, mais le mouvement a été brisé. «Ce n’est que partie remise. Nous allons prendre cette fois les dispositions nécessaires pour que la grève ait vraiment lieu quelles que soient les circonstances», prévient-il. Il estime que le paiement des vignettes et des patentes devait amener l’Etat à revoir à la baisse les tarifs du péage routier.
Le président de l’Ugcci, N’Guessan Kouakou, est convaincu que si les tarifs du péage routier demeurent d’ici cinq ans, les véhicules qui font le transport n’existeront pratiquement plus. Les transporteurs et l’Ugcci proposent 500 Fcfa par passage pour les mini-cars et les véhicules personnels, 1000 Fcfa pour les cars et 2000 Fcfa pour les gros camions.