Interdiction de racket à Adjamé : Des ‘‘Gnambros’’ défient Koné Zakaria
Le Patriote
Posté le: 11 janvier 2013
« Les Gnambros continuent de nous encaisser. On ne sent pas encore la décision sur le terrain. Vous-même vous voyez bien qu’ils sont là. » Ces propos de ce chauffeur de wôrô-wôrô faisant la ligne Adjamé-Koumassi, en disent long sur le règne des ‘‘Gnambros’’ dans les gares. Ce, malgré la décision de Koné Zakaria d’interdire à ces derniers de prendre de l’argent aux chauffeurs après chaque chargement. Ce chauffeur que nous avons rencontré hier, à Adjamé- Liberté, affirme que la décision du commandant Koné Zakaria est loin d’être appliquée. Il en veut pour preuve les violences dont ils sont l’objet chaque jour. «Malgré la mise en garde de Zakaria, quand vous refusez de payer, ils vous brutalisent. J’ai été brutalisé pour avoir refusé de payer. Pour éviter que ce ne soit plus grave, nous sommes obligés de payer ce qu’ils nous demandent », explique Kouamé Hervé, chauffeur de taxi wôrô-wôrô. Pour le strict respect de la mesure, il souhaite une présence impressionnante des Frci dans les gares des taxis communaux. « Quand les Frci sont à un endroit, ils se déportent vers un autre endroit pour faire la loi. Et comme les Frci ne sont pas présentes à tous les endroits où l’on charge, on continue de subir le diktat des ‘‘Gnambros’’ là où les forces de l’ordre ne sont pas présentes », regrette M. Kouamé. Qui estime donc que « c’est une bonne décision mais son application reste très difficile à cause de ce que je viens d’évoquer ». Même scénario du côté de la gare d’Agban- Williamsville. Là-bas, les chauffeurs de gbaka de cette gare que nous rencontrons se plaignent du comportement des ‘‘Gnambros’’. « Il n’y a pas de changement. C’est toujours la même chose. Pour tous les chargements que j’ai faits aujourd’hui, j’ai dû payer à chaque fois que je charge », grogne Dabé Bi Ba, chauffeur de Gbaka assurant la ligne Youpougon Sideci-Adjamé Liberté. Quant à certains chauffeurs, ils soutiennent le contraire. Ils révèlent n’avoir pas déboursé un seul sou depuis deux jours. C’est le cas de Koné Brama et de Doukouré Nouho, tous deux chauffeurs de taxi wôrô-wôrô. « Depuis l’annonce de cette décision, je charge moi-même mon véhicule et je ne paye rien à qui que ce soit. En tout cas, je refuse catégoriquement de payer ce qu’ils appellent abusivement droit de chargement », confie t-il. Et d’ajouter : «Je pense que nous devons prendre nos responsabilités. Je ne paye plus le droit de chargement. On ne doit pas se laisser faire. Moi je ne payerai plus un seul centime à un ‘‘Gnambro’’ », martèle Doukouré.
Par Zana Coulibaly