La Bugatti Veyron n'est pas une auto rentable ( mais alors là, pas du tout ! )

Le très haut de gamme semble avoir ses raisons que la raison ignore. Généralement, si vous êtes chef d'entreprise vous êtes bien placé pour le savoir, quand on commercialise un produit, le but est de gagner de l'argent avec. Un maître-mot guide la conception d'un objet : rentabilité. C'est un principe qui évidemment existe en automobile, chez Dacia comme chez Audi. On a même tendance à dire que cela est plus valable pour le haut de gamme. Faire du premium permet de dégager de plus fortes marges (pourquoi Citroën mise tout sur les DS à votre avis). Donc, on se dit que logiquement, plus on se rapproche du luxe, plus on encaisse. Et bien pas forcément !

Les analystes automobile de Berstein Research viennent de publier le palmarès des automobiles les moins rentables. Pour y voir un peu plus clair, deux classements ont été faits : un pour les pertes totales par modèle, un autre pour les pertes par unité produite. Et pour celui-ci, la grande championne est la Bugatti Veyron. Voilà de quoi étonner pour une supercar qui développe selon les versions de 1001 à 1200 ch et coûte entre 1,5 et 2 millions d'euros !

Mais attention, la maison mère, Volkswagen, ne perd pas "seulement" quelques dizaines ou centaines de milliers d'euros par exemplaire. Mais carrément 4,64 millions d'euros ! Comment cela est-ce possible ? Parce que pour cette auto, VW n'a pas regardé à la dépense. La Veyron n'est pas un modèle de série soumis à des contraintes de rentabilité et se doit d'être une véritable vitrine technologique. Rien n'est donc trop beau pour elle.

Et cela n'empêche pas Bugatti de continuer à produire des Veyron... même si cela se fait avec des toutes petites séries. Les 350 modèles de la version de base ont tous trouvé preneur mais le véhicule continue de vivre via des séries spéciales. La firme de Molsheim vient de se lancer dans une collection de six éditions ultra-limitées, dont la dernière, la Jean Bugatti, vient de faire ses débuts à Francfort.

Dans la suite de ce classement, on trouve la VW Phaeton, la Renault Vel Satis, la Peugeot 1007 et l'Audi A2. Evidemment, les sommes perdues ne sont pas du tout les mêmes ! L'autre classement, c'est donc les pertes générales par modèle. En tête, on trouve la première Smart Fortwo, la Fiat Stilo et encore la VW Phaeton. Daimler a des soucis de rentabilité pour sa puce suite aux forts investissement nécessaires au début, avec nouvelle usine, nouveaux moteurs... Pour améliorer cela, l'allemand s'est allié avec Renault pour la mise au point de la prochaine génération, qui sera cousine avec la Twingo 3.