Une quarantaine de gares seront équipées d’ici à fin juin. Le service sera intégralement financé par ses recettes publicitaires.
Gares & Connexions n’aura jamais si bien porté son nom que cette année. La branche de la SNCF dédiée aux gares doit en effet annoncer aujourd’hui le déploiement du wi-fi gratuit et illimité dans 128 gares, dont 100 en 2014, « une grande première en Europe » pour ce qui est de l’ampleur de l’opération, selon le groupe.
Initialement, l’appel d’offres lancé l’automne dernier devait amener à couvrir une centaine de sites et offrir du wi-fi durant trente minutes (le temps passé dans une gare étant en moyenne de vingt minutes). Mais la solution proposée par Nomosphère, l’opérateur retenu, va permettre de dépasser ces objectifs initiaux. Sans que cela ne pèse sur les comptes de la SNCF : « Nous ne payons pas un centime pour ce nouveau service aux voyageurs », confirme Rachel Picard, la directrice générale de Gares & Connexions.
Nomosphère va en effet se rémunérer avec de la publicité : l’utilisateur du wi-fi devra préalablement visionner un spot publicitaire avant d’avoir accès au service. Il lui faudra également créer un compte utilisateur – ou télécharger l’application wi-fi de Métropolis, autre partenaire –, lors du premier accès au portail. « Mais, une fois inscrit, le voyageur sera automatiquement reconnu, et ce quelle que soit la gare où il se trouvera, précise Rachel Picard. Ce sera un vrai confort d’utilisation. Quant au volume de publicité à visionner au démarrage, il est strictement encadré par le contrat. » Le portail de connexion pourrait également devenir un nouvel outil d’information des voyageurs, notamment dans les situations perturbées, avance la dirigeante.
Des besoins considérables
Les gares de Lille-Flandres et d’Avignon TGV seront les premières à être équipées, à la fin du mois prochain. Elles permettront d’affiner les réglages techniques, même si des tests ont déjà eu lieu l’an dernier pour calibrer le nombre de bornes nécessaires. Suivront ensuite une quarantaine de gares d’ici au mois de juin, dont les grandes parisiennes, où le wi-fi pourrait être disponible en avril. Les 128 gares ciblées (celles où le trafic est le plus important) devraient toutes être couvertes d’ici à un an. « Mais nous ne nous arrêterons pas là », annonce Rachel Picard.
Pour faire son trou auprès de voyageurs, le service devra toutefois proposer un signal suffisamment puissant. La SNCF offre par exemple du wi-fi gratuit dans ses TGV Thalys, mais à un débit si faible qu’il en devient une source de frustration pour les utilisateurs. Dans les grandes gares où se pressent des dizaines de milliers de voyageurs, les besoins potentiels semblent considérables. « L’opérateur s’est engagé à rajouter des bornes en cas de défaut de couverture, répond Rachel Picard. Nous faisons toutefois l’hypothèse que le développement de la 4G va tendre à réduire les besoins en wi-fi. » La technologie évoluant rapidement, tout comme les usages, la SNCF a par prudence opté pour un contrat court, d’une durée de cinq ans.