Les taxis-compteurs préparent une nouvelle grève
Soir Info
Posté le: 18 septembre 2012
Les conducteurs de taxis-compteurs qui avaient débrayé la dernière décade du mois d’août 2012 sont décidés à remettre le couvert. Ils l’ont clairement indiqué le 17 septembre 2012, au cours d’un entretien, à leur siège à Abobo Anador.
« Si jusqu’au 30 de ce mois, rien n’est fait, nous prendrons nos responsabilités », a laissé entendre Soumahoro Karim porte-parole de l’Association des conducteurs de taxis compteur (Actc). Il a expliqué que, suite à un accord signé entre la Primature et le Comité de lutte pour la réinsertion des taxis intercommunaux, son organisation avait été conviée à une rencontre le 6 septembre 2012, au Postel 2001, au Plateau par le ministre des Transports, Touré Gaoussou.
Une réunion qui avait basculé dans la violence. « Nos représentants ont été violemment molestés et on a dénombré ce jour-là, sept (7) blessés gravement. Et, c’est sous une bonne escorte policière que nous avons pu regagner nos domiciles respectifs. Mais depuis lors, nous n’avons reçu aucun soutien, ni de nos patrons, ni même du ministre Gaoussou encore moins du ministère de l’Artisanat et des Pme. C’est pourquoi nous avons quitté la table de négociations. Nous ne pouvons pas aller nous asseoir au Plateau alors que nous avons des blessés sous les bras, sans assistance de la part des autorités. C’est nous-mêmes qui assurons les charges familiales de nos camarades. Vous savez bien que le chauffeur de taxi-compteur est payé au rendement, s’il ne roule pas, il ne peut pas se nourrir. C’est la rentrée scolaire, nous devons faire face à ces charges à leur place », a-t-il expliqué amer. Aussi, préparent-ils, dans le silence, un débrayage. « Cette fois, ce sera terrible. Ce sera plus grave que la dernière fois », a-t-il prévenu. Il a laissé planer l’idée de paralysie totale du transport routier, aussi bien à Abidjan que sur l’ensemble du territoire national. « Cela vous fait peut être sourire mais c’est exactement le même comportement que les gens ont eu à notre égard quand nous avons déposé les préavis de grève. Ils nous ont regardés de haut et ça les a surpris. Ils ont mal géré la situation. Parce que, quand un préavis est déposé, il y a au moins trois jours qui s’écoulent. Pendant ce temps, ils n’ont rien fait. Ils ont minimisé les choses. Et quand les chauffeurs ont débrayé, c’est alors qu’ils se sont mis à courir dans tous les sens et à improviser des rencontres », a-t- il fait remarquer.
Les membres de l’Actc ont dit ne pas comprendre la position du ministre des Transports dans la gestion de cette crise. « Les choses sont pourtant claires. On a demandé aux chauffeurs de véhicules banalisés de choisir entre deux options. On ne les chasse pas du secteur du transport, non ! Soit, ils décident de faire le woro-woro (taxi communal), alors ils sacrifient aux exigences de ce type de transport soit, ils font du taxi-compteur et se mettent en règle pour cela. Il n’est pas question de créer une autre catégorie de transport », ont-ils martelé.
Jonas BAIKEH