Mali - Embargo: affluence aux stations essence par crainte de pénurie
afreeknews.com
Posté le: 04 avril 2012
Des files d'attente se sont formées devant des stations essence de Bamako par crainte de pénurie après la décision de ses voisins ouest-africains d'imposer un embargo "total" au Mali où des militaires ont pris le pouvoir le 22 mars, a constaté mardi une journaliste de l'AFP.
Certaines des stations ont fermé tôt lundi soir "par peur de se faire piller comme lors de la mutinerie" du 21 mars, à la veille du coup d'Etat mené par le capitaine Amadou Sanogo qui a renversé le président Amadou Toumani Touré.
Les mutins s'étaient alors "servis gratuitement chez les gens, comme ils voulaient", a expliqué Sissoko, pompiste à Badalabougou, dans le centre de Bamako.
Des automobilistes, motocyclistes et piétons portant des récipients pour stocker l'essence faisaient la queue devant sa station.
"On a dit qu'il y a embargo, on a peur qu'il y ait pénurie, alors on prévient comme on peut", dit un jeune venu avec un ami avec une demi-douzaine de bouteilles vides pour faire le plein.
"C'est la peur, sinon, il y a assez de carburant dans les dépôts", a assuré le pompiste, sans convaincre les clients. "Il y a assez de carburant, mais est-ce que toi, tu peux nous dire combien de temps ça va durer ?", lui a rétorqué un motocycliste.
Lors d'un sommet lundi à Dakar, les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont décidé d'un "embargo total" contre la junte au pouvoir à Bamako, en application des menaces annoncées lors d'un précédent sommet sur la crise malienne le 29 mars à Abdijan.
"Toutes les mesures diplomatiques, économiques, financières et autres sont applicables dès aujourd'hui (lundi) et ne seront levées que quand l'ordre constitutionnel (sera) effectivement rétabli", a décidé la Cédéao.
Par Agence France-Presse