Les pièces de monnaie en circulation dans l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) posent de plus en plus de problèmes aux usagers. Dans les transactions, celles qui sont lisses au toucher, sont tout simplement réfusées’’.
Méfiants, les populations le sont vis-à -vis des pièces de monnaie suspectes. Un peu partout, le détenteur s’assure en premier lieu que les pièces qui lui sont remises n’ont pas perdu leur éclat d’antan. C’est-à dire qu’il vérifie que les écritures qui sont gravées sont toujours lisibles. Dans les commerces et le transport, la méfiance est de plus en plus visible. «Lorsqu’on me donne une pièce de monnaie, je prends le temps de bien la vérifier. J’ai été dupée par le passé et il y a même plein de pièces lisses chez moi à la maison », révèle Dame Akissi Nadège rencontrée au marché de Port-Bouët samedi dernier. Parfois, des disputes éclatent entre les deux parties car il n’y a aucun moyen contraignant d’emmener l’autre à changer d’avis. Chose qui arrive presque dans 100% des cas. «Je ne peux pas prendre cette pièce. On ne voit pas les écritures. Trouve-moi une autre», tels sont les propos qui se tiennent couramment dans les commerces. Akatia Franck, étudiant de son état, affirme qu’une vendeuse d’aubergine lui a gentiment fait comprendre qu’elle ne pouvait pas accepter ses deux pièces de 100 FCFA à l’éclat douteux. Un autre témoin indique avoir jeté ses deux pièces de 100 FCFA qui lui ont été discrètement remises par un inconnu, lors d’un achat. Le problème, c’est qu’il ne parvenait plus depuis à remettre les pièces litigieuses dans le circuit. Encore moins à identifier avec précision la personne à qui elles appartenaient, afin de les restituer éventuellement. Selon les estimations, ce sont des millions de FCFA qui sont ainsi quotidiennement rejetés par la population. Le phénomène a pris une telle ampleur ces derniers mois qu’il est devenu inquiétant. Il concerne désormais toute la gamme des pièces de monnaie : 25 FCFA, 50 FCFA, 100 FCFA, 200 FCFA et même 500 FCFA.
Les pièces de 250 FCFA plus suspectes que les autres ?
C’est surtout les pièces de 250 FCFA qui sont les plus mises en cause à l’heure actuelle. Car même en bon état, elles sont refusées. A tel point que désormais, tout le monde s’en méfie. Dans les transports, les boutiques et petits commerces, à tous les coins de rue, il n'est pas rare de voir des personnes se plaindre de cette monnaie. En dehors, bien entendu, de certaines grandes surfaces commerciales qui continuent d'accepter la pièce. Certains commerçants ou vendeurs ambulants se permettent même de douter ouvertement de leur valeur marchande. Dans les stations, dans les boutiques, dans le taxi, dans le petit restaurant, les aires de stationnement, dans les marchés, dans le petit commerce de détail et autres lieux publics, chacun reste sur ses gardes. Personne ne veut s’accaparer ces pièces qu’on ne trouve plus utiles dans les transactions à travers le pays. La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) ayant été saisie de cette affaire a réagi récemment à travers un communiqué dans lequel, elle invite les usagers qui en possèdent de les échanger dans ses différentes agences. Tout en rassurant que la pièce de 250 FCFA qui est la plus rejetée dans la transaction est toujours en circulation dans les huit pays de l’Union Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA). Toute personne possédant des pièces lisses et ne pouvant se rendre dans les agences BCEAO, peut les échanger dans les établissements financiers et les banques qui les achemineront, précise le communiqué. Malgré cette assurance, l’histoire de pièces lisses qui engendre souvent des disputes au sein des usagers, continue.
B.SORO