Pétrole : consommateurs et exportateurs s'accordent sur un ralentissement en 2013
Le Monde.fr
Posté le: 10 août 2012
Pour une fois, les deux parties sont d'accord. L'Agence internationale de l'Energie (AIE), le bras énergétique de l'OCDE et porte-voix des pays consommateurs, a nettement abaissé vendredi 10 août ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2013, à l'instar des pays producteurs regroupés dans l'Organisation des pays exportateurs de pérole (OPEP).
La faute à un ralentissement économique persistant, à des prix élevés du baril et à une réduction des besoins en or noir de la Chine et des Etats-Unis. "La croissance économique molle pourrait restreindre la croissance de la demande de pétrole à 0,9 million de barils par jour (mbj) en 2012 et 0,8 mbj en 2013", soit 0,3 mbj et 0,4 mbj de moins que la précédente prévision.
Selon les nouvelles prévisions de l'AIE, la demande totale de brut dans le monde serait de 89,6 millions de barils par jour en 2012 et 90,5 millions en 2013, la hausse de la demande étant principalement portée par les pays émergents.
CHINE ET ETATS-UNIS MOINS GOURMANDS EN ÉNERGIE
Signe de ralentissement, la demande pétrolière en juin des deux principaux consommateurs mondiaux, les Etats-Unis et la Chine, a été revue à la baisse de près de 0,1 mbj pour les premiers et de 0,6 mbj pour le second. Cette diminution du côté des deux géants – qui représentent à eux deux un tiers de la soif d'or noir mondiale – contribue "à étouffer davantage la prévision de demande", souligne l'AIE.
C'est la quatrième fois depuis le début 2012 que l'AIE révise à la baisse ses prévisions de demande d'or noir après janvier, février et juin. La prévision n'a été améliorée qu'une fois, en mai.
De son côté, l'OPEP avait certes maintenu la veille ses prévisions de croissance mondiale de la demande de pétrole, mais elle avait prévenu qu'un ralentissement n'était pas à exclure en raison des incertitudes et des remous qui menacent l'économie mondiale.
Selon le cartel pétrolier, la demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 810 000 barils par jour l'année prochaine. "Le potentiel de risque baissier a une probabilité supérieure, au sein des prévisions, que celui d'une accélération", est-il écrit dans le rapport mensuel de l'OPEP. "En conséquence, ce tableau sombre pourrait réduire les prévisions sur la hausse de la demande mondiale de pétrole de 20 % l'an prochain."