Plan social à la Sotra / Bouaké Meité (Dg ) : ‘’400 véhicules ne peuvent pas faire vivre 4 000 agents’’
L'expression
Posté le: 05 décembre 2011
Le directeur général de la Société de transport abidjanais (Sotra), Bouake Meite, revient sur l’Etat de santé de la société, l’acquisition de nouveaux autobus et le plan social en plan social.
Quant est-ce que les populations pourront en bénéficier des 300 autobus que vous venez d’acquérir ?
Les 24 autobus qui viennent d’arriver seront mises en circulation peut être la semaine prochaine. Je dois vous dire qu’en plus des 300 véhicules, nous aurons des arrivées en cadence. La semaine prochaine nous aurons 50 et dix jours après 50 autres. Ainsi de suite jusqu’à la fin décembre où nous pourrons avoir les 300 autobus à Abidjan.
Ces autobus sont financés par qui ?
Ils sont financés par l’argent qui nous ait donné par l’Etat de Côte d’Ivoire à travers le trésor. C’est sur ce budget de fonctionnement que nous avons puisé une partie pour faire cet investissement.
On pourrait avoir un montant de ces 300 bus ?
4,7 milliards Fcfa
La sotra fait également l’objet d’une modification de sa notification budgétaire qui passe de 8 milliards Fcfa à un peu plus de 20 milliards Fcfa, qu’es-ce que cela représente pour la compagnie ?
Avant 2011, il y avait une notification de plus de 22 milliards Fcfa qui était allouée à la Sotra. Mais cette notification a plusieurs composantes. Il y a une grande partie qui constitue une facturation à l’Etat, parce que les élèves, les fonctionnaires et les corps habillés ne payent pas en totalité le tarif de la Sotra et la contrepartie est payée par l’Etat. Les élèves payent la carte à 3000 Fcfa au lieu de 15 000 Fcfa, les fonctionnaires idem. C’est cette contrepartie qui fait l’objet d’une facturation et cela fait partie des 22 milliards Fcfa. Les militaires, les policiers, les gendarmes, la douane, sont transportés gratuitement et pour cela l’Etat donne une ligne budgétaire. Outre cela, il y a une ligne de subvention pour insuffisance tarifaire.
Il a été question d’un plan d’urgence à la Sotra, est-ce le signe précurseur d’une concurrence qui s’annonce dans le transport public avec l’arrivée du tramway à Abidjan ?
Ce plan concerne la mise en route de la Sotra, parce qu’après la crise post électorale, la Sotra était à l’arrêt et le plan d’urgence était d’assurer l’activité de la Sotra avant de penser un plan de relance. C’est ce qui nous a permis d’atteindre aujourd’hui 360 véhicules en ligne avec le projet d’acquisition de ces 300 véhicules. Pour vous dire qu’on ne peut pas avoir de concurrence avec le Tramway. Nous avons dit dans notre contrat Sotra 2016, que l’année 2012 serait la stabilisation de la Sotra et les deux années suivantes seront le développement et les années suivant, le développement couplé avec l’intégration aux autres modes de transport, notamment le tramway.
Récemment vous avez procédé à des restructurations, qui font craindre des licenciements, est-ce que vous êtes en sureffectif pour envisager des licenciements ?
Je ne peux pas parler de licenciement à la Sotra. C’est vrai que nous sommes en sureffectif. Vous comprenez que 90 ou 400 véhicules ne peuvent pas faire vivre près de 4 000 agents. Nous avons dans notre programme d’urgence un plan d’acquisition de 300 autobus qui seront disponibles à la Sotra en fin d’année. Lorsque nous allons faire le point en fin d’année, nous allons mettre en adéquation le parc et l’effectif qu’il faut pour faire fonctionner parc. Après nous verrons s’il y a plan social ou pas et quelle est l’ampleur.
Qu’est-ce que vous avez mis en place pour vos chauffeurs depuis l’accident du bus ?
C’est difficile de faire allusion à ce drame du 5 août dernier. Il est intervenu au moment même ou nous avions engagé un programme de formation et de un mis à niveau de nos conducteurs. Quand je suis arrivé à la Sotra, je n’ai pas trouvé de programme de formation et tout de suite j’ai remis ce programme de formation.
Est-ce que quelques mois après ce programme porte ses fruits ?
Oui, parce que nous avons amélioré le nombre de conducteurs formés et recyclés. Depuis près de six à sept ans beaucoup de conducteurs n’avaient pas été formés. Nous avons un programme qui permet d’avoir dans notre effectif plus de 60% de conducteurs formés recyclés.
Qu’est-ce qui est prévu pour les bateaux bus dans votre programme de développement ?
Les bateaux-bus constituent un pas important dans notre programme de développement. Sur 10 communes, 8 sont desservis par la lagune. Nous avons un programme de développement du transport lagunaire qui prévoit la construction d’infrastructures de gares lagunaires en plusieurs endroits de la lagune. Le niveau que nous avons aujourd’hui ne devrait pas être celui-là. En 2007, la Sotra a lancé un emprunt obligataire, une partie de l’argent collecté devait servir au développement de bateaux bus, notamment la construction de gares lagunaires. Ceci n’a pas été fait pourtant l’argent a été collecté. Il faut souligner qu’il n’est pas évident de construire des gares lagunaires sur fonds propre au niveau de la Sotra. Notre exploitation ne génère pas suffisamment de ressources. C’est pourquoi nous allons demander au gouvernement conformément à notre convention de concession, que les grands projets d’infrastructures soit exclusivement à la charge de l’Etat. Il faut dire aussi que pour le développement du transport lagunaire des efforts sont demandés aux maires dont les communes sont desservies par la lagune. La lagune est devenue une grande poubelle, une décharge, les bateaux font les frais de cette situation. Tous les jours les élices sont tordus parce qu’il y a trop de corps solides dans la lagune, les maires doivent nous aider à sensibiliser les populations.
Retranscrit par K.A
Sur Onuci Fm