Port d’Abidjan / Alors qu’il était à quai Un tanker chargé de carburant porté disparu
L'intelligent d'Abidjan
Posté le: 10 octobre 2012
Un armateur grec a annoncé hier lundi 8 octobre 2012 avoir perdu le contact avec son tanker chargé de fioul qui a quitté sans explications Abidjan dans la nuit de vendredi à samedi dernier. La compagnie, Grace Management, a précisé dans un communiqué avoir averti toutes les autorités compétentes, “et demandé le concours des pays voisins et d`autres parties tierces” pour localiser le navire qui pourrait être sous le contrôle de pirates. Transportant 32.000 tonnes de fioul, et battant pavillon des Bahamas, le bâtiment, l`Orfeas, construit en 2008, a un équipage constitué de deux Grecs et 22 Philippins. Il a quitté son ancrage en Côte d`Ivoire “sans ordre ni explications”, et selon sa dernière position connue, il semblait se diriger vers Lagos, au Nigeria, a précisé l`armateur. Des pirates s`étaient emparés en août d`un pétrolier grec, l`Energy Centurion, au large du Togo, plus au sud-est, pour prélever une partie de la cargaison de fioul, plus de 3.000 tonnes, avant de relâcher bateau et équipage, retrouvé sain et sauf. La compagnie grecque avait alors expliqué à la presse qu`il s`agissait d`une activité spécifique de piraterie en train de se développer dans cette zone, avec des attaques pour prendre possession de la cargaison à l`issue desquelles bateau et marins étaient relâchés sans demande de rançon. S’il était confirmé que le navire a été détourné par les pirates, cela confirmerait les propos d’experts indiquant que le centre de la piraterie commençait à se déporter vers le Golfe de Guinée. Une voie de navigation commerciale importante qu’on croyait à l’abri de pirates qui opèrent généralement dans l’océan indien et précisément dans le golfe d’Aden où les eaux sont écumées par les pirates, surtout somaliens, et à quelques rares exception, érythréens. Le pays de la zone ouest-africaine susceptible d’héberger des pirates est sans contexte le Nigéria, où des actes de piraterie y sont habituels. Des populations dans ce pays ont même développé une certaine expertise dans ce domaine et font régulièrement parler d’elles. Qu’ils exportent leur ‘’business’’ en dehors de leur zone traditionnelle, est un fait dont seules des enquêtes pourraient affirmer. Autre possibilité expliquant la disparation de ‘’l`Orfeas’’ beaucoup plus plausible, selon un expert de la navigation qui a voulu garder l’anonymat, c’est la thèse du détournement interne. « Si l’équipage a quitté son ancrage en Côte d`Ivoire, sans ordre ni explications, cela voudrait dire que ces membres ou une partie de ces membres ont pris le contrôle du bâtiment afin d’écouler frauduleusement la cargaison », assure notre informateur. Selon lui, 32.000 tonnes de fioul (carburant pour navire) cela fait une belle somme qui peut amener l’équipage à vouloir mettre la main sur le magot.
Olivier Guédé