Le ministre de l’intégration africaine était lundi à Ferkéssedougou (600km d’Abidjan) sur le site devant accueillir le futur Port sec. Albert Flindé effectuait une visite technique avant le démarrage tant attendu des travaux.
Un cycle de rendez-vous manqués
Le premier coup de pioche devrait intervenir en janvier, selon ce que rapporte la Télévision nationale RTI1. Rien de nouveau donc depuis 2011, date à laquelle le projet a été adopté par le gouvernement. Fake news de la part de ceux qui annoncé lundi sur les réseaux sociaux la pose de la première pierre de cette infrastructure de haute portée pour les échanges économiques dans la sous-région ouest-africaine et qui évolue au rythme de rendez-vous manqués.
En mai 2019, le gouvernement avait annoncé le démarrage des travaux sans donner de date. Plus tôt, en février 2015, le ministre Ally Coulibaly faisant le bilan de l’année 2014 a présenté le port sec comme le «projet phare» de l’année qui commençait.
Des certitudes cependant. Les études techniques pour la réalisation du projet sont achevées comme l’annoncé en avril 2018 le vice-président d’alors, Kablan Duncan. Il était à une journée d'hommage des populations de la région du Tchologo (Nord) au Président Ouattara.
Un port relais de plus de 700 hectares
Après le retrait d’APM Terminals, filiale du groupe Maersk, leader mondial du transport maritime, la Chine s’est engagée à appuyer financièrement l’Etat ivoirien pour mobiliser l’enveloppe de plus de 300 milliards de FCFA nécessaire à l’ensemble des travaux. Les clauses de l’accord ont été signées le 31 août 2018 à Pékin lors d’un forum économique ivoiro-chinois, en présence du Président ivoirien, Alassane Ouattara, redonnant vie à un chantier que certains commençaient à considérer comme «mort».
A côté du projet d’Aérocité et (dans une moindre mesure) celui du métro d’Abidjan, le futur port sec, pourtant classé au rang des «projets prioritaires» du Programme économique régional de l’UEMOA, est l’un des dossiers d’infrastructure de transport sur lesquels la gouvernance du Président Ouattara éprouve de grosses difficultés à avancer.
Un port relais de plus de 700 hectares
Présenté comme un port relais, le port sec sera une plateforme de 732 hectares à Dekokaha où sera stocké le fret en provenance d’Abidjan et où viendront s’approvisionner les pays de l’hinterland. Il servira à désengorger le Port d’Abidjan et à se rapprocher des partenaires sous régionaux.
L’ensemble du complexe comprend trois grandes composantes: un terminal import-export formé d’une plateforme multimodale pour entreposage de conteneurs, un dépôt d’hydrocarbures de 62 000 m2 et un marché à bétail doté d’un abattoir et d’une chaîne de froid. Le projet offrira plus de 600 emplois directs.
Célestin KOUADIO
c.kouadio@acturoutes.info