PSA et BMW défient Toyota dans la voiture hybride
Le Figaro
Posté le: 10 mars 2011
Les deux groupes investiront 100 millions d'euros dans leur co-entreprise. La recherche et les achats seront situés en Allemagne tandis que la production des composants sera localisée à Mulhouse.
À la veille du salon de Genève, Norbert Reithofer et Philippe Varin, les patrons de BMW et de PSA Peugeot Citroën, ont tenu à afficher la confiance retrouvée entre les deux constructeurs, en s'exprimant ensemble publiquement pour la première fois.
L'allemand et le français, qui coopèrent depuis plus de dix ans dans le domaine des moteurs à essence, ont annoncé le mois dernier la création de leur première co-entreprise sur la technologie hybride. Ils ont donné lundi des détails sur ce projet, qui démarrera au deuxième trimestre, sous réserve de l'approbation des autorités de la concurrence.
Le duo investira au total 100 millions d'euros dans cette nouvelle entité, baptisée BMW Peugeot Citroën Électrification, et détenue à parts égales. Elle sera répartie entre deux sites. La recherche et les achats seront situés en Allemagne, dans la région de Munich, où 400 personnes seront embauchées d'ici à la fin de l'année. La production des composants (packs de batteries, moteurs électriques, générateur, chargeurs et électronique), qui débutera en 2014, sera localisée à Mulhouse, avec la création de 250 postes lorsque l'usine tournera à plein régime. Ces composants sont destinés aux véhicules hybrides des deux groupes commercialisés à partir de 2014.
Un standard européen
Ce partenariat devrait permettre «des réductions considérables de coûts grâce aux économies d'échelle», a précisé Norbert Reithofer. «À nous deux, avec des composants qui pourraient équiper près d'un million de véhicules hybrides sur six ans, soit environ 150.000 par an, nous atteignons une masse critique», ajoute Philippe Varin, patron de PSA.
Les deux seuls constructeurs européens à ne pas avoir noué d'alliance capitalistique se connaissent bien, puisqu'ils ont produit ensemble 1,8 million de moteurs à essence entre 2006 et 2010. Mais les relations s'étaient tendues du temps de Christian Streiff, le précédent patron de PSA. Au point d'arriver à un point mort, tant ce dernier semblait réticent à partager les technologies du groupe, selon des sources internes. À son arrivée aux manettes, Philippe Varin s'était donné pour priorité de renouer le contact. Avec succès, puisque début 2010, les deux partenaires s'étaient engagés à développer une génération de petits moteurs à essence 4 cylindres.
Autre priorité de l'accord, face à la suprématie du japonais Toyota dans l'hybride, les deux partenaires souhaitent créer un «standard européen» commun. L'objectif étant de fournir des composants également à d'autres constructeurs.
Les deux groupes ont déjà lancé séparément des projets de véhicules hybrides. PSA équipera dès cette année son Peugeot 3008 avec cette technologie. BMW propose des versions hybrides de ses luxueux Série 7 et X6.
Par Cyrille Pluyette