RDC: des hélicoptères des Nations unies tirent de nouveau dans l'est
Camer.be
Posté le: 26 juillet 2012
Des hélicoptères des Nations unies sont de nouveau intervenus dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) après que des rebelles du mouvement M-23 eurent attaqué mardi les forces gouvernementales (FARDC), provoquant d'importants mouvements de population.Cette intervention a été motivée par des "attaques contre des populations civiles", a déclaré Mamodj Mounoubaï, porte-parole de la Monusco, la force des Nations unies en RDC. La Monusco est l'une des plus importantes opérations de maintien de la paix de l'ONU avec 17.000 soldats, déployés principalement dans l'est instable de la RDC. Son principal mandat est la protection des civils.
Le M-23 a attaqué mardi matin des positions des FARDC, les obligeant à reculer jusqu'à environ un kilomètre de Kibumba, une position importante pour protéger la capitale provinciale du Nord Kivu, Goma.
Les combats, ponctués de tirs de mortiers, se sont déroulés toute la journée et se sont calmés ensuite. Ils ont mis sur les routes environ 2.000 réfugiés, a précisé le porte parole de la Monusco. Aucun bilan des affrontements n'a pu être obtenu tant auprès des FARDC que du M-23.
Alors que la situation était calme depuis environ deux semaines, les combats ont repris à une trentaine de kilomètres au nord de Goma. Ils se sont déroulés autour des localités de Rugari et de Kimumba après que, selon le major Olivier Hamuli, porte-parole des FARDC dans le Nord-Kivu, les mutins du M23 eurent attaqué les positions de l'armée. Des tirs de mortiers ont été entendus par des témoins.
Le colonel Innocent Kayima, commandant des opérations dans ce secteur pour le M23, a confirmé les combats sans donner non plus le moindre chiffre de blessé ou tué.
"Dernier verrou avant Goma"
Selon des témoins, les forces gouvernementales auraient reculé jusqu'à environ un kilomètre de la ville de Kimumba, qui est "le dernier verrou avant Goma", a expliqué à l'AFP un diplomate. Si le M-23 devait encore avancer la situation des réfugiés qui se trouvent à Goma, 10.000 environ selon le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR), deviendrait catastrophique.
Les réfugiés qui ont fui les zones de combat sont partis, les uns vers le sud vers les villages de Minigi et Kanyaruchainya, à l'entrée de Goma, et les autres vers Rumangabo au nord, a appris l'AFP auprès de témoins.
Le M23 est formé principalement d'ex-combattants de la rébellion tutsi congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrés dans l'armée congolaise dans le cadre d'un accord de paix avec Kinshasa le 23 mars 2009, dont ils réclament la pleine application. Le CNDP était soutenu par le Rwanda.
Les mutins s'opposent depuis mai à l'armée congolaise dans l'est du Nord-Kivu où ils ont leurs bases dans le parc national des Virunga, frontalier avec le Rwanda et l'Ouganda. Ils ont récemment pris plusieurs villes de la province dont le poste frontière de Rubagana.
Le Rwanda a été accusé le mois dernier dans un rapport de l'ONU d'apporter son soutien actif aux mutins. Ces accusations ont amené son allié américain à lui suspendre son aide militaire pour cette année.
Kigali dément aider la rébellion du M-23 et accuse en retour la RDC de soutenir les rebelles hutus des Forces démocratique de libération du Rwanda (FDLR), actives dans l'est de la RDC, ce que Kinshasa nie de son coté.
Les chefs d'Etat de RDC et du Rwanda se sont récemment rencontrés à Addis Abeba lors du dernier sommet de l'Union africaine et ont convenu de mettre en place une "force neutre" pour faire cesser les combats. Le gouvernement de RDC a depuis fait savoir que cette force pourrait être formée à partir de la force des Nations unies présente dans le pays.
Les chefs d'Etat de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), chargée de "travailler avec l'UA et l'ONU pour la mise en place immédiate d'une force internationale neutre pour éradiquer le M23, les FDLR et toutes autres forces négatives dans la région des Grands Lacs" doivent de nouveau se réunir les 6 et 7 août à Kampala pour préciser la composition et les modalités de déploiement de cette force.