La réforme du permis de conduire devrait prendre forme dès demain. Dans une note circulaire adressée aux auto-écoles, récemment, le ministre des Transports annonce le démarrage des activités du Centre de gestion intégrée en charge de la production des documents et titres de transport, à compter de ce jeudi. En attendant, c’est le prix du permis de conduire qui fait jaser.
Et pour cause, désormais, selon le président du Syndicat national des moniteurs d’auto-écoles (Synamae-ci), Lamine Cissé, ce sont plus de 700.000 F que devra débourser un candidat qui veut obtenir toutes les catégories du permis de conduire contre 127.500 F à 150.000 F aujourd’hui. Car, souligne-t-il, dans le cadre de cette réforme, il y a la catégorisation du permis. En effet, fait-il savoir, il y a le permis catégorie A1 pour les mobylettes ; A2 pour les motos, tricycle, quadricycle. Au niveau des véhicules, ce sont trois catégories.
Il y a les permis B, C et D. Pour chacun de ces trois types de voitures, le candidat devrait payer les frais d’édition ainsi que ceux d’auto-école. C’est au même exercice qu’il devra se soumettre pour les motos. Ce qui fait que pour avoir toutes les catégories du permis, il doit dépenser 117.500 F pour les différentes catégories motos et automobiles, soit 18.500 F pour les motos (A1, 5000 F et A2, 13.500 F) et 80.500 F pour les véhicules. C’est-à -dire, 23.500 F pour le permis B (véhicule de tourisme) et 28.500 F pour les permis C (véhicules de transport de marchandises) et D (véhicule de transport de voyageurs).
Or, indique Lamine Cissé, si pour les permis A1 et A2 les montants d’auto-écoles forfaitaires peuvent être de 100.000 F en raison de 50.000 F par catégorie, en revanche, pour les véhicules, les prix diffèrent. « Pour le permis B, on peut prendre un forfait de 100.000 F. Mais pour C et D, ce sont au moins 200.000 F que devront débourser les candidats d’auto-écoles. Soit 500.000 F pour les trois catégories de véhicules. Ce qui fait un total de 600.000 F par individu pour ses charges d’auto-école uniquement », explique M. Cissé. Et de conclure que si à cela, s’ajoutent les frais d’édition de 117.500 F, le permis toute catégorie passera désormais à près de 717.500 F. Lanciné Konaté dit Matchè, président de l’Association pour le bien-être des chauffeurs de Côte d’Ivoire (Beat-ci) qui nous a joint, hier, au téléphone, ne cache pas sa colère. Selon lui, la plupart des jeunes qui deviennent des chauffeurs sont des analphabètes qui se débrouillent pour obtenir leur permis et exercer ce métier.
Or, clame-t-il, si ceux-ci doivent débourser d’importantes ressources et retourner plusieurs fois à l’auto-école pour pouvoir travailler, ils risquent de se décourager. «On a l’impression que le ministre veut mettre de nombreux jeunes en chômage encore. Nous disons non ! », se lamente-t-il. C’est pourquoi dans les jours à venir, il annonce un autre soulèvement. « Après la marche contre la vie chère, hier (Ndlr, lundi), que nous avons organisée, nous allons inviter à nouveau le peuple dans la rue », menace-t-il. Cependant, pour une source proche du ministère, cette réforme est plutôt bénéfique. « Dans le cadre de la réforme, les coûts sont bas et le candidat obtiendra son titre de transport dans un bref délai. Le ministre procédera au lancement des activités, ce jeudi. Il va tout clarifier », insiste ce collaborateur de Gaoussou Touré.