Reportage / Axe Dabou- San-Pedro: La ‘‘Côtière’’, cette plaie qui entrave le développement
L'intelligent d'Abidjan
Posté le: 28 mai 2013
San-Pedro est le deuxième pôle économique de la Côte d'Ivoire après Abidjan en raison de son port, le second du pays. De nombreuses usines y exercent. Beaucoup opèrent dans l'industrie cacaoyère, la minoterie et dans le secteur de bois. Le tourisme joue également un rôle prépondérant dans le développement de la région du Bas-Sassandra. Malheureusement, la voie de la côtière devant servir de liaison entre Abidjan et San-Pedro est devenue un calvaire pour les usagers de cette route.
La région de San-Pedro comprend les sous-préfectures de Doba, Dogbo, Adjaméné, Gligbeuadji et Gabiadji. La population estimée à 420 000 habitants est composée de la communauté autochtones (Krou) et des communautés allogènes. Cependant, cette population a connu une croissance exponentielle au cours des 20 dernières années. Et ce, en raison de l'afflux de réfugiés venus du Liberia, de la Sierra Léone, de l’Ouest de la Côte d’Ivoire ainsi que de la présence d'une très forte communauté de pêcheurs ‘‘Fantis’’ venus du Ghana. La ville de San-Pedro située à 348 km d’Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, est reliée par une route qui longe la côte océanique : la ‘‘côtière’’. Cette route tracée dans les années 80-90 est aujourd'hui dans un état lamentable. La ‘‘côtière’’, incontestablement, participe à ralentir la croissance de l’activité économique de la région sur tous les plans, selon les autorités locales. La ville, elle-même, n'échappe pas au syndrome des villes ivoiriennes en matière de voiries. Pourquoi la voie de la côtière a-t-elle été abonnée dans un tel état ? Qui doit la réparer? A ces questions récurrentes, répond l’honorable Jean Paul Soro, député de San-Pedro: «C’est l’Etat qui a le devoir de reprendre cette route. Ça doit être une priorité de l’Etat. C’est un axe qui va générer suffisamment d’argent à l’Etat, s’il est en bon état». Pour le député, l’état dans lequel se trouve cette voie commerciale, ne peut apporter grand-chose à la Côte d’Ivoire. D’où son appel aux autorités compétentes afin qu’elles prennent les mesures qui s’imposent. Il estime que San-Pedro renferme de grandes plantations, des sites touristiques dynamiques et un vivier industriel important. «La dégradation de la côtière est un vrai frein pour le développement local et partant, de toute la Côte d’Ivoire», déplore-t-il.
Quand la route précède le développement
Le département de San-Pedro regorge d’importantes potentialités. Au niveau de l’agriculture, l’on relève l'hévéaculture, le palmier à huile, le cacaoyer… qui apportent un plus à la région et font de San-Pedro une des villes les plus dynamiques du pays. La pêche fait également partie des activités importantes de la région. Les touristes internes (les nationaux), selon le député des sous-préfectures de Doba et de Gabiadji, aimaient passer les week-ends dans le département de San-Pedro, à cause de ses nombreuses plages. «Monogaga, Taki, la baie des Sirènes de Grand-Bereby et à San-Pedro ville… Il y a des plages dont le sable est très aimé par les touristes internationaux et surtout les touristes nationaux», souligne le député Jean Paul Soro. Malheureusement, il se pose le problème de route. «Mais, aujourd’hui, nos amis qui sont à Abidjan et dans d’autres localités de la Côte d’Ivoire, renoncent à leurs projets de vouloir se divertir chez nous à cause de l’état de la côtière», regrette-t-il. C’est d’ailleurs pour ces raisons que tous les usagers sont unanimes pour affirmer que : la voie de la côtière doit être réhabilitée le plus tôt possible. Fort heureusement, quelque chose est en train d’être fait.
Le racket… une souffrance de plus pour les usagers
En dehors des nids de poule, causes de nombreux accidents de la circulation, le phénomène du racket fait perdre de l’argent aux opérateurs économiques. Car, il constitue des frais supplémentaires. «Nous en avons marre. Nous ne pouvons supporter indéfiniment ces faux frais et brimades de la part des agents des forces de sécurité», fait remarquer un routier. Selon ce dernier, une fois un camion remorque est arrêté, le conducteur doit obligatoirement décaisser la somme de 1000 à 2000 FCFA, au risque de voir son véhicule immobilisé. «Ce qui est désolant, c’est que les agents des FRCI, ceux de la douane et les routiers ne procèdent pas à des contrôles sérieux des pièces de véhicules et le contenus des bagages. C’est l’argent qui les intéressent», a fustigé G.F, chauffeur de massa (minicar).
Ogou D., envoyé spécial