«Les femmes saoudiennes qui tentent de remettre en cause l’interdiction de conduire une voiture doivent savoir que cela peut affecter leurs ovaires et leur pelvis». Cette mise en garde pour le moins surprenante a été faite par le Cheikh Saleh ben Saad al-Luhaydan, un consultant psychologique et judiciaire de la «Gulf Psychological Association» (Association psychologique du Golfe) explique le site de la chaîne de télévision Al Arabiya.
Conduire «peut avoir un impact physiologique négatif. La physiologie et la médecine fonctionnelle ont étudié cette question et trouvé que cela affecte automatiquement les ovaires et retourne le pelvis. C’est pourquoi nous trouvons chez les femmes qui conduisent continuellement leurs voitures des enfants qui naissent avec des désordres cliniques à différents degrés», affirme le Cheikh al-Luhaydan (en arabe).
Il s’agit du dernier épisode des réactions violentes que suscite en Arabie Saoudite une campagne lancée par des militantes féministes pour obtenir le droit de conduire et qui demande aux femmes de prendre le volant le 26 octobre . Plus de 11.000 femmes ont signé en prenant des risques une pétition en ligne sur le site oct26driving.com (en arabe) qui déclare: «comme il n’y aucune justification claire pour l’Etat pour empêcher une femme adulte et capable de conduire, nous demandons que l’on autorise les femmes à passer les tests de conduite et à leur donner leur permis pour celles qui réussissent».
Le cheikh al-Lubayhan en réponse demande aux femmes de considérer cette question «avec leur tête plutôt que leur cœur et leur émotions et à envisager cette question avec un regard réaliste. La conséquence de cela est mauvaise et elles doivent attendre et considérer les effets négatifs».
Un rapport «scientifique» réalisé en 2011 pour le Conseil religieux saoudien affirmait que renoncer à l’interdiction de conduire pour les femmes conduirait plus de Saoudiens, hommes et femmes, à se tourner vers l’homosexualité et la pornographie. Dirigée par Kamal Subhi, un ancien professeur de la King Fahd University, le rapport concluait que permettre aux femmes de conduire «provoquerait une augmentation de la prostitution, de la pornographie, de l’homosexualité et des divorces».
Mais les choses semblent commencer à changer en Arabie Saoudite. Le chef de la police religieuse (Muttawa) a déclaré la semaine dernière que «la loi islamique, la charia, ne contient pas de texte interdisant aux femmes de conduire». Le cheikh Abdulatif al-Sheikh a ajouté que depuis qu’il dirige le Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice (la police religieuse), jamais il n’a stoppé et fait arrêté une femme qui conduisait une voiture.