Tour de France : le coup d'éclat du jeune Thibaut Pinot
Le Monde.fr
Posté le: 09 juillet 2012
Le Français Thibaut Pinot, plus jeune coureur du peloton, a remporté la 8e étape du Tour de France à Porrentruy, en Suisse, dimanche 8 juillet, au terme de 157,5 km de course jalonnés de sept ascensions dont le Col de la Croix classé en première catégorie.
"C'est un rêve", a déclaré le vainqueur du jour. "J'ai fait les 10 kilomètres les plus longs de ma vie, je m'en souviendrai toujours. J'ai eu peur quand j'ai appris que le peloton revenait à 50 secondes". "Cette victoire, je la dois à Jérémy Roy qui a fait un boulot monstre et qui s'est sacrifié pour moi jusqu'au pied du dernier col", a ajouté Pinot qui avait insisté pour courir le Tour, son premier.
"C'est un jeune coureur en devenir", a souligné Marc Madiot, qui s'est déchaîné pour encourager son coureur dans les derniers kilomètres, contre le vent, alors que le groupe des favoris se rapprochait. "Il a encore beaucoup de choses à apprendre mais il a un réel potentiel pour l'avenir". A l'évidence, ses qualités de grimpeur le désignent pour les grandes courses par étapes. Surtout s'il confirme dans ce Tour de France, la première course de trois semaines de sa carrière, qu'il dispose de facultés de récupération au-dessus de la moyenne. S'il est évidemment perfectible dans le contre-la-montre, il lui reste surtout à progresser encore dans le placement en course et dans la technique de descente. Même s'il s'est bien tiré de la descente du col de la Croix, qu'il a abordé à 16 kilomètres de l'arrivée avec une courte avance sur le Suédois Fredrik Kessiakoff.
Marc Madiot en est convaincu (à juste titre), "il y a une bonne génération de coureurs français qui arrivent pour les années futures". Comme Arnaud Démare dans les classiques de plaine, Thibaut Pinot a tout pour en devenir l'élément de pointe dans les grandes courses par étapes. Le Franc-Comtois est issu de la génération Mendrisio, la ville suisse où Romain Sicard était devenu en 2009 champion du monde espoirs. Thibaut Pinot, Arthur Vichot et Alexandre Geniez faisaient partie de cette équipe de France. Un très bon millésime.
BRADLEY WIGGINS EN SAIT PLUS
A la veille du premier grand "chrono", le porteur du maillot jaune n'a jamais été vraiment menacé. L'Italien Vincenzo Nibali a accéléré dans la descente du col de la Croix, à moins de 16 kilomètres de l'arrivée. L'Australien Cadel Evans a tenté un démarrage à l'approche de Porrentruy. Wiggins a réagi à chaque fois et a franchi la ligne d'arrivée en bon rang (4e), dans le sillage d'un Tony Gallopin décidément très convaincant (3e).
Les deux journées de moyenne montagne, dans les Vosges puis le Jura, ont permis au Londonien de cibler ses adversaires. Par rapport à La Planche des Belles Filles, le Belge Jurgen Van den Broeck s'est ajouté à la liste des coureurs susceptibles de rivaliser en montagne. En revanche, Pierre Rolland a été décroché à 500 mètres du sommet du col de la Croix (59 sec perdues finalement) et l'Estonien Rein Taaramae a eu plus de mal encore (près de deux minutes).
Wiggins dispose maintenant de 41,5 kilomètres, entre Arc-et-Senans et Besançon, pour prendre ses distances sur Evans, son principal adversaire. Le parcours, vallonné, n'est pas pour déplaire à l'Australien, qui pourrait limiter la perte de temps aux alentours de la minute. Mais la force étalée par l'équipe Sky -attention à Froome !- et la confiance affichée par Wiggins n'ont rien de rassurant pour le vainqueur sortant du Tour.