« Des résultats d’exploitation négatifs ». Voici qui explique la décision de Corsair de suspendre sa liaison Abidjan-Paris pour trois trimestres.
« Notre compagnie doit faire face à des résultats d’exploitation qui restent aujourd’hui négatifs », lit-on dans un communiqué produit à cet effet. A compter du 24 octobre, la compagnie va suspendre ses vols. « Notre desserte reprendra le 13 juin 2016 », indique une note transmise à Acturoutes, avec la garantie de rembourser « intégralement » les voyageurs inscrits sur les vols concernés par la période de vide.
« Nos investissements, déployés depuis l’ouverture de la ligne et notre énergie pour en faire un succès commercial ne sont pas malheureusement pas récompensés », poursuit la compagnie qui semble étouffer sous le poids des pertes financières cumulées sur le tarmac d’Abidjan.
Même si le message d’information reste assez aérien, il touche les rapports concurrentiels nuageux avec Air France, l’autre compagnie hexagonale avec laquelle Corsair dispute la liaison Paris-Abidjan-Paris.
Depuis le lancement de ses activités à Abidjan, Corsair a buté sur une grosse artillerie déployée par Air France, jalouse de la situation de leader qu’elle protège sur la desserte Abidjan-Paris. Dès avril 2013, Air France a fait passer le nombre de ses vols hebdomadaires à destination d’Abidjan de 6 à 10, n’hésitant pas à faire coïncider des heures de départ avec ceux des 3 vols de Corsair. Avec un Airbus A380 -plus de 370 sièges- mis en ligne depuis octobre 2014, la compagnie a augmenté sa capacité d’absorption des voyageurs.
Sur le terrain des tarifs dont Corsair avait fait sa principale arme, Air France a cassé les prix avec des billets descendus jusqu’à 390 000 fcfa contre plus de 600 000 fcfa traditionnellement.
Résultats: en 2014, Air France réalisait plus de 200 mille voyageurs au départ et à destination d’Abidjan contre 155 mille pour Corsair en un peu plus de 2 ans.
Célestin KOUADIO
c.kouadio@acturoutes.info