Transport des marchandises dangereuses par voie maritime: L'absence de réglementation, une menace pour les hommes et l'environnement
L'Inter
Posté le: 16 mai 2013
Toute marchandise est offerte au commerce, donc susceptible d'être transportée. Le besoin de sécurité des sociétés humaines impose que le transport soit sûr. Il se trouve que certaines marchandises sont intrinsèquement dangereuses, singulièrement les produits chimiques ou susceptibles d'altérer le milieu naturel et nocifs pour l'organisme, qu'elles soient ou non transportées.
Avec l'industrialisation, les cargaisons dangereuses ne cessent de croître en tonnage, et sont à l'origine de certaines des pires catastrophes qui ont marqué l'histoire des transports maritimes. L'Organisation maritime internationale (OMI) en collaboration avec l'Organisation des Nations Unies, a fait adopter des codes majeurs en vue de réguler le transport des marchandises dangereux par mer. Ce sont notamment le Code maritime international des marchandises dangereux (IMDG) et le Code maritime international des cargaisons solides en vrac (IMSBC).
La nécessité des acteurs maritimes ivoiriens de s'approprier ces deux codes a suscité la tenue d'un séminaire de formation sur la mise en œuvre de ces codes, qui a débuté le lundi 13 mai et se poursuit jusqu'au vendredi 17 mai 2013, à la direction générale du Port autonome d'Abidjan ( PAA), à Abidjan-Vridi.
Cette formation de mise à niveau, a été l'occasion pour le représentant du ministre des Transports, Soro D. Benjamin, de révéler l'absence de réglementation spécifique au transport des marchandises dangereuses par voie maritime en Côte d'Ivoire qui complique la tâche aux acteurs de ce secteur.
De plus, ''la réglementation portuaire, bien qu'ayant le mérite d'incorporer certaines dispositions de l'ancienne version du Code IMDG, est devenue archaïque. Son champ d'application limité à la circonscription portuaire reste muette notamment sur les mesures à prendre en cas de difficultés, une fois le navire sorti de cette circonscription'' . L'autre point important évoqué, relève de ''l'absence de texte d'application, c'est que les dispositions de la loi n°2004-271 du 15 avril 2004 portant loi de finances 2004, relatives au visa de l'Autorité maritime à l'embarquement ne sont toujours pas appliquées''. La Côte d'Ivoire étant un pays dont l'économie est basée sur les activités maritimes, ne doit perdre de vue la problématique de la gestion des marchandises. Gestion qui revêt un enjeu pour la sécurité et la sûreté maritimes.
Le déversement des déchets toxiques, une interpellation
En Côte d'Ivoire, des cas de figure interpellent plus d'un et suscitent encore des interrogations. L'on se souvient encore du drame du Probo Koala, survenu en 2006. Ce sont plus de 500 mètres cubes de déchets toxiques qui ont été déversés à Abidjan., faisant de nombreuses victimes. En plus, on a assisté à l'entreposage au Port autonome d'Abidjan (PAA), de juillet 2006 à octobre 2007, soit pendant plus d'un an, de cinq conteneurs de marchandises dangereuses des classes 3 et 9, débarqués des navires '' Moi RainBow et Julie Delmas''. En outre, la découverte au PAA, le 7 avril 2008, d'un conteneur de déchets électroniques en transbordement pour Takoradi (Ghana), débarqué du '' Marie Delmas''. Le cas le plus récent remonte à la semaine dernière. Ce sont 15 conteneurs de cyanure de sodium qui, débarqués du ''Westertal'' depuis le 1er mai 2013 au PAA, attendaient encore d'être sortis du port, une semaine après leur débarquement. Le cyanure de sodium est une matière dangereuse de la classe 6. Selon les experts, cette matière peut causer des troubles graves ou la mort si elle est absorbée.
Corriger les dysfonctionnements par des textes réglementaires
Le représentant du ministre des Transports, Soro D. Benjamin et le représentant du directeur général des affaires maritimes et portuaires (DCAMP), colonel Teya Pascal, ont confié qu'à ce jour, rien n'est encore fait pour corriger ces dysfonctionnements et garantir, renforcer la sécurité et la sûreté du transport maritime des cargaisons dangereuses.
Le ministère des Transports, a confié qu'il est fortement attendu de la Direction générale des affaires maritimes et portuaires ( DCAMP), la prise avec diligence de projets de textes réglementaires, face à la récurrence des dysfonctionnements constatés dans la gestion des cargaisons dangereux transportés par mer. Il a ajouté que cette formation assurée par l'expert OMI, Alfrédo, Parroquin Ohlson, qui intervient dans la mise en œuvre du Code international des marchandises dangereuses et du code maritime international pour le transport des cargaisons solides en vrac (IMDG et IMSBC), devra permettre l'évaluation des connaissances et des pratiques en matière de transport maritime des marchandises dangereuses et des cargaisons solides en Vrac. Elle vise également à renforcer les capacités des acteurs du secteur maritime et portuaire en matière de gestion des marchandises dangereux et des cargaisons solides en vrac, en vue de les familiariser avec les dispositions des codes relatives.
Par Marcelle AKA