Le ministre des transports, Amadou Koné, a décidé mardi, d’immobiliser tous les véhicules d’une compagnie de transport routier assurant des dessertes sur l’axe Abidjan-Agnibilékrou. La mesure conservatoire fait suite à un accident d’un minibus ayant fait 18 morts, samedi à Aniassué (Abengourou).
Au total une trentaine de personnes ont perdu la vie ces trois dernières années dans des accidents impliquant la même société de transport, apprend-on.
«En attendant les résultats des enquêtes diligentées, toutes les autorisations de transport des véhicules appartenant à cette entreprise seront purement et simplement retirées…Le propriétaire ne pourra plus pour l’instant être transporteur», a indiqué le ministre arrivé à Abengourou pour un constat sur les lieux du drame.
Ce nouveau drame a semé une atmosphère de révolte au sein de la population accusant le transporteur de «crime volontaire». Le minicar a fait une grave sortie de route en tentant d’éviter une collision frontale avec un autre véhicule. Le chauffeur, encore vivant, a été interné dans un hôpital en toute discrétion, pour ne pas l’exposer à des représailles. La même raison est avancée pour expliquer la non divulgation du nom de la compagnie.
Le ministre Amadou Koné s’est livré à un exercice de médiation et d’appel à l’apaisement. Il a aussi rendu visite aux parents des victimes à Agnibilékrou d’où la majorité est originaire.
Face à des transporteurs en passe de franchir le seuil du tolérable en matière de sécurité routière, M. Koné a tenu un langage de fermeté. «Sachez que l'Etat ne va pas tolérer l'incivisme et l'indiscipline au volant», a-t-il averti.
Suite à la réactivation de la Commission spéciale de suspension et de retrait de permis de conduire, en décembre 2018, plus de 200 permis de conduire ont été retirés à des chauffeurs indélicats pour une période allant de 5 à 20 ans.
La sanction contre la compagnie responsable de l’accident à Aniassué est la première du genre.
Célestin KOUADIO
c.kouadio@acturoutes.info