Avant la mise en œuvre effective du projet de Système de transport intelligent (STI) élaboré par le gouvernement en Côte d’Ivoire, le ministre des transports s’est rendu mardi au Centre de gestion intégrée et de la mobilité (CGIM) de Treichville-Pont Houphouët-Boigny. Amadou Koné tenait à constater les moyens technologiques à déployer et le mécanisme instauré, ainsi que le personnel mis à disposition.
Le projet d’une modernisation du système des transports incluant le recours aux nouvelles technologies de l’information et de la communication comprend deux grandes phases. La première visant à réprimer les comportements déviants et d’indiscipline des automobilistes sur les routes, sources d’accidents, de congestion du trafic et véritables entraves à la mobilité.
Pour ce faire, un système de contrôle et de gestion trafic routier sera déployé. Séance tenante, un véhicule 4X4 et une moto ont été présentés au ministre. Ces engins dotés de cameras embarquées sont les spécimens de 10 motos et autant de véhicules acquis pour rendre efficace les interventions des équipes mobiles de l’Unité spéciale de police routière, en avant-poste sur le terrain.
Plus de 100 caméras déjà installées à Abidjan
Dans le centre des opérations, devant des écrans connectés aux multiples caméras disséminées sur les principales artères d’Abidjan, une vingtaine d’opérateurs scrutent en continuent les comportements des automobilistes.
Les différentes infractions détéctées (excès de vitesse, non respect des feux tricolores etc…) sont transmises au centre opérationnel qui, sur la base des faits, établit la fiche de sanction et la transmet via un SMS au propriétaire du véhicule. C’est la «vidéo-verbalisation».
Le système d’interconnexion s’appuie sur une base de données unique hébergée par les CGI et paramétrée par Quipux Afrique, opérateur technique. Les nouvelles technologies sont ici associées à une surveillance quasi continue des automobilistes.
143 caméras ont déjà été Installées à cette fin. A terme, Abidjan devrait être couvert par 2000 cameras, apprend-on.
«Je suis heureux de constater que ces équipements marchent bien et que nous sommes capables aujourd’hui, tout en restant dans ces locaux, de surveiller ce qui se passe sur nos routes. Nous allons passer bientôt dans la phase d’extension à grande échelle à Abidjan. Il y a encore des textes législatifs et réglementaires à finaliser pour avoir tout le dispositif législatif qui puisse accompagner l’efficacité cet ouvrage technologique. D’ici la fin de l’année le système doit être totalement opérationnel», a confié le ministre en présence du DG de Quipux Afrique, Ibrahima Koné et du DG des transports terrestres, Romain Kouakou.
Un système d’information routière prévu
La seconde phase concerne la gestion informatisée du trafic routier à travers un système d’information des usagers sur l’état et les conditions de circulation, en temps réel et en continue, à l’image des grandes capitales d’Europe ou d’Asie. Un autre opérateur, un groupe américain, sera intégré au projet.
«Nous sommes en discussion avec un groupe américain pour qu’il y ait l’information routière. Enormément de travaux seront lancés à Abidjan dans la période 2019-2020. La circulation pourrait être beaucoup plus difficile. Il est nécessaire de donner l’information en temps réel sur les routes d’Abidjan», a justifié M. Koné.
Abidjan voit l’apparition de divers panneaux à messages variables sur de grandes artères. Divers opérateurs du transport public y compris la SOTRA proposent des services accessibles via des applications ou des systèmes informatisés.
Mais l’usage ne s’est pas encore largement imprimé dans les habitudes des populations qui y voient souvent des offres réservées à une certaine élite. Dans bien de cas, les prestations des opérateurs privés restent au stade de projet ou d’essai. Les star-ups intervenant dans le domaine ne réussissent pas véritablement à faire décoller leurs affaires.
Célestin KOUADIO
c.kouadio@acturoutes.info