Transports : Les chauffeurs de wôrô-wôrô interpellent le gouvernement
Le Temps
Posté le: 29 août 2012
Hier lundi 27 août 2012, les taxis banalisés communément appelés wôrô-wôrô ont observé un arrêt de travail partout dans le district d’Abidjan. Les communes de Marcory, de Cocody, d’Adjamé et de Yopougon ont été paralysées par cette subite grève des taxis inter communaux. De nombreux usagers ont eu du mal à ralier leurs lieux de travail. Une véritable marrée humaine a envahit les gares routières, créant un désordre indéscriptible. Dans des communes telles que Marcory et Abobo, les chauffeurs de taxi intercommunaux accompagnés de syndicalistes de leurs bords se sont attaqués aux taxis compteurs. A Treichville, les transports interurbains qui desservent la ligne Treichville–Adjouffou-Port-Bouët et Grand- Bassam ont subi eux aussi la furia des dits chauffeurs. Un responsable de syndicat de chauffeurs de wôrô-wôrô rencontré hier dans la commune de Cocody a du mal à contenir son indignation. «Nos différentes gares ont été assiégées depuis 6h du matin par les forces de l’ordre. Les autorités policières ont donné l’ordre de mettre nos véhicules en fourrière sous prétexte qu’ils ne sont pas en règle. Les agents de l’ordre ont eu à mettre en fourrière 51 véhicules à la préfecture de police sise au plateau. Parce qu’on nous reproche de nuire à leurs activités», a soutenu M. Geraldo Souley Etienne. Pour le syndicaliste, ces récriminations ne datent pas de maintenant. A l’écouter, le problème remonte à 1990. Pour lui, la présence des taxis banalisés sur le terrain de la concurrence est dû au fait que les taxis compteurs n’arrivent plus à satisfaire les besoins de la population en matière de transport communal. Mais, le problème qui se pose aujourd’hui est, à l’en croire, le fait que l’Etat refuse d’accorder l’autorisation aux propriétaires de véhicules banalisés pour que ceux-ci exercent dans la légalité. Et pourtant, dit–il, cette autorisation aurait permis aux propriétaires desdits véhicules banalisés de payer l’assurance, la patente et de se soumettre à la visite technique. M. Geraldo Souley Etienne a par ailleurs soutenu que les transporteurs des taxis banalisés de Cocody payent 135.000Fcfa par an de taxe et de patente à la mairie autant que les taxis compteurs. Il a donc souhaité à cet effet voir circuler les taxis inter communaux aux mêmes endroits que les taxis compteurs. Souley Etienne défend sa corporation en soulignant que, face à la pauvreté et à la cherté de la vie, des pères de familles n’ont que ce boulot pour subvenir aux besoins de leurs familles. Le syndicat tient à préciser que ses membres ne sont pas en grève. Ils demandent tout simplement l’aide du gouvernement afin qu’il leur facilite l’exercice du métier de transporteur. D’autre part, le responsable syndical a eu à préciser que les taxis compteurs se transforment le plus souvent en taxi wôrô-wôrô lorsqu’ils n’arrivent plus à faire la recette. L’interdiction des taxis banalisés aura certainement une répercussion sur la population, quand on sait que de nombreux usagers les empruntent quotidiennement pour se déplacer. Notons qu’à partir de la commune de Cocody, environ 200 taxis banalisés desservent les différentes communes d’Abidjan Une rencontre était prévue hier lundi 27 août 2012 avec le ministre des transports Gaousou Touré, en vue de trouver un accord.
Marie Kaza (stagiaire)