Transports urbain à Abidjan: Bagarre sanglante chez le ministre Touré Gaoussou
Soir Info
Posté le: 10 septembre 2012
Plusieurs blessés ; des chauffeurs de taxis compteur : « Nous avons peur »
Le cabinet du ministre des Transports Touré Gaoussou, sis au Postel 2001, au Plateau a été le théâtre de graves échauffourées, le 6 septembre 2012.
Et, on dénombre, au terme de cette « bataille », plusieurs blessés. A l’origine de cette bagarre rangée entre des acteurs du secteur du transport urbain, la signature d’un protocole d’accord devant permettre le retour des véhicules banalisés dans le circuit. Touré Moriba, de l’Association des chauffeurs de taxis compteurs, a rendu ce témoignage au cours d’une conversation téléphonique que nous avons eue avec lui, 7 septembre 2012, en milieu d’après-midi : « Ce qui s’est passé était dramatique. Plusieurs parmi nos camarades ont été molestés. 4 chauffeurs et 2 patrons de taxis compteurs ont été blessés. Nous avons dû être exfiltrés des locaux du cabinet du ministre des Transports et c’est sous une escorte policière que nous avons pu regagner nos domiciles. Nous avons peur pour nos vies. Ces gnambros étaient tous armés d’armes blanches ou de pistolets. Nous nous retirons de ces négociations ».
Pour comprendre cette situation, il faut se rappeler que suite à une grève des chauffeurs des taxis compteurs du 21 au 25 août dernier, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, avait pris la décision d’interdire aux véhicules banalisés de faire du transport urbain à Abidjan. Un dispositif policier avait été déployé dans la capitale économique pour faire exécuter cette décision. Des véhicules qui tombaient sous le coup de cette mesure avaient été mis en fourrière.
En réaction à cette situation, un comité de lutte pour la légalisation des taxis intercommunaux avait conclu avec les services de Jeannot Ahoussou Kouadio, Premier ministre, un accord visant leur réinsertion dans ce circuit économique.
En annexe à ce protocole, il est mentionné la mise en place d’un comité de concertation pour la mise en œuvre de cet accord. « Le ministre Gaoussou s’est lui même saisi du dossier. Quand nous sommes allés à son cabinet, il était question dans notre entendement, qu’il demande aux véhicules banalisés de se conformer aux catégories C3 pour les woro-woro communaux ou C4 pour les taxis compteurs. Mais grande fut notre surprise d’entendre le ministre Gaoussou nous dire qu’il ne peut pas interdire à ces woro-woro de reprendre du service et que pis, leurs véhicules mis en fourrière seront retirés sans payer aucune pénalité. Nous sommes désappointés. Ce, d’autant plus que nous n’avons aucun soutien. Ni celui de nos patrons, ni celui de la Matca encore moins celui de l’Agetu », a-t-il laissé entendre. Au ministère des Transports, on tente de minimiser les choses. « Des négociations sont en cours », nous a-t-on rassuré sans plus de commentaire.
Jonas BAIKEH